25/eme jour WILLIAMS-GRAND CANYON- WILLIAMS (arizona)

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ah y est, chuis une grande fille, j ai vu le grand canyon, hihi!

d abord, j ai mal dormi, un peu à cause du train qui siffle très très fort et beaucoup à cause de l excitation due à l excursion du jour; j étais à peu près dans le meme etat qu en avril, quand je preparais le voyage.
levée aux aurores, poum poum poum, waky waky, bon qu est ce qu ils font mes trublions??? la grasse mat, ils pioncent comme les 7 nains non mais je rêve; du coup je file dans un cafe internet, le 'java cycle' dans williams la sympathique pour voir les balades du grand canyon:
'250 personnes secourues chaque année, préparation physique indispensable pour les randonnées, excursions avant 10h00 et après 16h00, sel, eau, chaussures spéciales, orages fréquents si vos poils se hérissent écartez vous de la paroi: éclair à venir, évitez l experience traumatisante de l orage, etc, etc....'
euh, ils veulent pas qu on vienne ou bien...

debout là-dedans, voila les compères qui débarquent, une course effrenée avec l instit jusqu à la gare pour choper la photo de l imposante locomotive qui part tous les matins de williams pour aller au grand canyon par la foret en 2h15; ca doit être divin, mais c est trooooop cher, on l a eue en plein démarrage et grande pompe de corne, yes!
arrêt chez le photographe de la ville avec ses 2 chiens hurlants dans son studio à l ancienne, et hop, une carte mémoire pour le numérique...et hop, une peloche 120 B&W pour mon Holga chéri.

on file en bons randonneurs professionnels, tongs aux pieds pour arriver là-bas à...11hoo, nickel, les blaireaux font du sport.
après concertation sur les rando (bright angel, kaibab trail) du south rim (côté sud est, celui par lequel on est arrivé, sachant qu il y a 10 miles à vol d oiseau entre les 2 'rives' mais qu il faut 4 heures de voiture pour acceder au north rim), on a vite laissé tomber, même si pour des gens aguerris et habitués à la montagne (quoique là c est exactement l inverse, tu descends avant de remonter), ca doit être sensationnel.

on a donc chaussé nos tennis et fait la promenade le long du canyon, prenant un shuttle de temps en temps, marchant 2 km ici ou la, entre 2 points, s arrêtant 10 minutes sur des pierres en regardant le grandiose panorama.
le grand canyon (côté sud est, donc), est bel et bien au bord de la forêt ( cette fois-ci on a vu des cerfs et des bambis faisant la sieste à 10 mètres de nous), contrairement à l image que je m en faisais, à savoir un trou au milieu d un desert; ceci dit, le 'cadillac ranch' m a fait le même coup à amarillo, texas: les photos montrent toujours les voitures en plan serré le nez dans un sable ocre, le coffre vers le ciel bleu; dans la vraie vie elles sont alignées dans ce qui ressemble à un champ de patates aride, à 50 mètres de l autoroute, au sortir d'une grande ville.

c est absolument genial d arriver de ce côté là, parce qu apres avoir garé la voiture tu marches en suivant les flèches; tu ne vois rien, tu passes des arbres, toujours des arbres, c est joli, la forêt, oh la belle biche et d un seul coup sans prévenir et à perte de vue le gouffre, le gigantisme, la claque, le grand canyon, son colorado vert loin loin loin tout en bas, et c est tellement immense, tellement inimaginable, tu restes cloué sur place comme une andouille, et après tu te marres parce que c est vraiment trop d un coup.
ca balaie d un coup net et de façon definitive tous les cartes postales, tous les posters, toutes les photos, c est ca qui est fabuleux: on nous ment, il faut y aller!
et nous on en prenait plein des photos, et on rigolait comme des abrutis en les voyant plates et sans vie sur les numériques, la différence est effarante, on ne peut pas rendre de telles perspectives, la profondeur, la couleur, l espace.

evidemment tout le monde est bouche bée, au mather point, une avancée securisée pour les touristes, il y a des dizaines et des dizaines d adultes, de gosses, de vieux, de toutes nationalités, tous immobiles et mutiques devant ce paysage incroyable, sous le bruit du vent.

toute la journée on a marché en haut des precipices, parfois à un mètre d une verticale toute en roche, il y a 0 barrière, tu le vis et tu l explores, mais tu as interêt à regarder où tu mets les pieds...il y a des rapaces qui font des cercles au dessus des promeneurs, à croire qu ils attendent la chute, et des écureuils qui posent pour la photo sur des branches d arbres morts, à 800 metres au dessus du vide.
on n est pas allés au brand new 'skywalker', j imagine que c est à un autre endroit, et puis j etais suffisamment flippée et impressionnée pour ne pas avoir besoin de ramper à plat ventre pour cause de vertige sur une plateforme en verre transparent au dessus du colorado, à 1200 metres, où peut-être mon coeur se serait arreté, hein, qui sait.

on a vu des gens fous qui faisaient poser leurs mômes juste au bord, d autres cinglés qui descendaient quelques rochers pour une meilleure photo, il y a 0 garde-fou, sauf aux rares points de vue touristiques, c est la liberte d exploration totale et assumée, c est extraordinaire de s approprier le lieu de cette façon, le grand canyon, il est juste pour toi, c est cadeau, joyeux noël.

c est quand il a fait nuit (20h00 ici) qu on s est rendu compte qu on y etait resté des heures sans voir une minute passer.

on est repartis fourbus, crevés, excités, rassasiés, et à Williams, on n'a même pas entendu le train.

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