37/THE END!

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c est la fin de l odyssée, je suis rentrée, la cuisse obèse de mon américain de voisin de droite sur le quart de mon siege pour le los angeles/detroit, et plus tard, le visionnage de "CARS", geniale conclusion au voyage, dans l avion detroit/paris.

ce blog sans photo -quel scandale- etait à l origine pour mes copains, histoire de les avoir un peu avec moi et de me marrer de leurs commentaires au jour le jour, mais je vois que des zinconnus m'envoient des messages perso ou via le blog pour avoir des infos, des futurs et chanceux "66 travellers" en pagaille.
alors deja, n hesitez pas à m'écrire sur:
getyourkicksonroute66@gmail.com pour me donner votre mail, car je ne peux pas vous répondre via le blog.

mais pour info et si vous partez, procurez-vous sans hésiter le guide "EZ66 guide for travellers" (en anglais, publié chez la "national historic route 66 federation") de jerry mac clanahan, un type absolument dingue qui a parcouru et noté le moindre virage de la 66 sur plus de 2000 miles.
il y a des surprises sur la route malgré le guide, l échelle est fantaisiste -mais sinon les cartes seraient en rouleaux de 6 mètres par état-, et ô combien de demi-tours et de plantades, mais franchement, sans cette bible on tournerait encore sur Adamstreet à Chicago.
(les spirales du guide ont fondu sous le soleil dans la voiture, on pourra dire qu il a vécu celui-là, on n'a pas sauté une page...)

j'avais en parallèle les 8 cartes "here it is" du même auteur et de jim ross ("the route 66 map series", en anglais, publiées chez "ghost town press"), une par état, avec plein de dessins rigolos et d'étapes suggérées, et j avais commandé tout ça avant de partir sur amazon.com (guide et cartes)
http://www.amazon.com/exec/obidos/ASIN/0967748143/ref=nosim/historicroute66

j'avais une carte routière "marco polo" de l'Ouest américain pour nos détours (lake powell, grand canyon, barrage hoover, las vegas).

on avait vraiment préparé et bétonné le voyage avant le départ avec un "planning étape" qu'on a suivi assez fidèlement et qui nous a bien aidé sur place. (pas pour s'astreindre à un emploi du temps, mais plus pour guetter le temps qui passe et les kilomètres qui défilent au jour le jour, histoire de pas louper l'avion de retour...)
je l'ai gardé, je peux vous l'envoyer par mail.

ces 8 cartes "here it is", l"EZ66" et la carte de l Ouest sont suffisants pour la grande traversée, même si en plus pour des infos générales et historiques on avait le guide michelin de l Ouest US (en français), le lonely planet de la route 66 (en anglais), le chantecler route 66 (en français), le "diner et lodging" de la route (en anglais) et une carte routière de Los Angeles.

et puis j avais aussi les compères david et jonathan, zorro et bernardo, heckel et jeckel, tom et jerry, tintin et milou, starsky et hutch, jon et ponch, pif et hercule, laurel et hardy, mes twins, mes boulets, alias David et Philippe, sans qui bien évidemment ce voyage n'aurait pas pu exister.

longue vie à tous les Radiator Springs de la route!

36/derniers jours/ LOS ANGELES

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aujourd hui on est samedi, on part demain, j ai dû me gourer dans les dates parce qu on est partis 5 semaines mais pas 40 jours non plus...

bref, hier matin j ai pris encore un nouveau bus, chouette alors, qui m a emmenée vers la celebre UCLA (ils disent "youk el ey") dont j ai fait le tour; si j avais su j aurais mieux travaillé à l ecole pour venir finir d eventuelles etudes ici, c est vallonné et joli comme les buttes chaumont, et les bâtiments on dirait un camp de vacances.

apres j ai poussé jusqu au getty center, un génial musee tout en haut de Los Angeles auquel on accède par un tram (gratuit, tout comme l'entrée au musee, décidement), qui réconcilie avec la ville par la vue qu elle en offre, et en plus on arrive un peu mieux à s autosituer geographiquement, sauf qu on ne voit pas l ocean à cause de la pollution, mmmm, sympa...

les jardins sont super beaux, il y a des cactus marrants et plein d etages en exterieur pour prendre des photos; et les expos sont terribles, comme ca c est parfait, notamment 2 expo photos (le francais delahaye et un certain weston que j ai moins aimé, et dans un autre batiment, le theme " evidence of mouvement" avec des performances video assez atroces dont une plutôt insoutenable réalisée sur une nana, en plan serré sur sa tete -elle s enfile du fil de peche dans ses lobes d oreilles percées et après elle se l enroule autour du visage, sur la bouche, le nez, le front, en tirant bien fort dessus du coup à la fin on dirait un saucisson boudiné on ne distingue plus ses yeux, sa bouche, etc, c est horrible cette femme est folle-, il y avait aussi le "definiting modernity" avec des peintures principalement européennes et le fameux " a bar at the folies-bergere" de Manet, avec des centaines de japonais hilares devant).
en face, encore dans un autre batiment, " the painted menagerie" du francais oudry, avec les animaux de la cour en peinture, c est ultra kitsch, il a fait la peinture de Clara, un rhinoceros enorme, tous les momes se marrent en la regardant.

dans le hall d accueil il y aussi un Uberorgan (hum...), c est un orgue geant suspendu au-dessus des têtes, qui toutes les heures se met à pousser des sons selon la demande; l installation a une gueule pas possible et prend toute la place, c est assez dingo.

c est le genre d endroit super agreable et delocalisé comme celui qu on avait fait a Hyères avec un certain petit poney devergondé et rock n roll qui montrait son cul à la galerie guindée....ah comme on savait s amuser, plus qu avec un borgne et un instit moi je vous le dis! (qui d ailleurs ne sont pas venus au Getty: il y en a un qui passe ses journées en reluquant des culs sur la plage de Santa Monica et l autre qui arpente les avenues et qui rentre à point d heure, lessivé)

bref, entre les expos, le cafe en terrasse, le jardin, les photos, j y ai passé la journee, c est un super endroit, et je suis rentrée assez tard apres avoir fait du shopping sur westwood, et être allée en bus just for fun devant beverly hills et bel air, wouah les quartiers...et à côté de ca il y a toujours ces gens dans la rue qui ressemblent de plus en plus à des animaux et qui vivent dehors.

il y a quelque chose qui cloche sévère dans leur royaume.

ensuite je suis allee voir Hairspray, parce qu un cine aux US c est deja marrant puisque les gens parlent et réagissent en live, mais alors une comédie musicale, c etait carrément la fete du slip, y a même un mec à la fin qui a dansé sur le générique, j ai bien rigolé et j ai tapé des mains en rythme comme toute la salle en liesse, tous en choeur: 'good morning Baltimoooore'!

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DERNIER JOUR

hier soir le borgne a vu un type mort sur un banc avec des flics autour.

ce matin j ai été réveillée par les ambulances et les pompiers qui passaient à fond la caisse sur ocean drive, les 2 ont des sirènes surstridentes et surpuissantes, ceci dit il fallait qu on soit chez alamo à 10h00 donc nickel.

on a finalement rendu la belle Buick, avec au compteur 7438 kilometres... dingue, et vécus au tour de roue près, hein, les kilomètres, pas juste du vol d 'oiseau: des plaines, des feux rouges, de la chaleur, de la poussière, de la montagne, des tunnels, des obstacles, des lignes blanches à n'en plus finir, la route, quoi!

je l aurais bien gardée moi ma copine voiture, j étais un peu triste, je lui ai enlevée ses petits bijoux (mon collier d anniversaire porte bonheur do brasil dont le fil a rompu le premier jour) et dit au revoir, et on a repris un bus -grrrr- pour se balader vers l hôtel, à savoir dans la 3eme rue à partir de l ocean, entre wilshire et colorado, rue piétonne, commerçante et sympa mais comme toutes les rues piétonnes, commerçantes et sympas, n importe où ailleurs.

ensuite j ai pris un autre bus (argh) pour aller dans le quartier philippin (impressionnant, tout comme les quartiers chinois ou coréens, avec la sensation claire d'être ailleurs, dans le bus j étais la caucasienne en goguette) et voir la "funeral home" des Fisher and Sons de "6 feet under", j ai galéré sur internet pour trouver la vraie adresse mais bon, ça y est! elle est comme dans la série dis donc, sauf qu il n'y a pas la plaque avec le nom sur la maison.
ca m'a pris l apres midi vu qu aller et retour il y avait 3 heures de trajet....

ce soir on s'est donnés RV avec Starsky et Hutch au Johnny Rocket à 21h00 pour fêter le départ -demain matin-, un resto marrant avec déco des annees 50 comme on en a croisés tant sur notre route depuis chicago, sauf que ici c est branché.
branché aussi ici c est le skate (long board) avec plein de roulettes, le mini short pour les filles avec tatouage sur la cuisse et grandes chaussettes jusqu aux genoux, et la suite/conclusion ce sera depuis Paris la belle, parce que là, j ai un bus à prendre, comme dirait l autre...

to be continued...

35/eme jour LOS ANGELES (on n'a rien senti...)

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ouf, sinon j aurais été en panique générale, moi qui ai souvent dit ne pas avoir envie d'aller à el Pueblo de Nuestra Señora la Reina de Los Ángeles del Río de Porciuncula principalement à cause de ce tremblement de terre qui un de ces 4 engloutira la ville.
apparemment c était court, mais c est sur toutes les lèvres et ça a été ressenti ce matin par tout le monde sauf nous, qui dormions du sommeil du juste dans notre chambrette, incroyable!!!!

sinon on a donc changé de motel, et on est depuis ce midi logé comme des pachas à l ocean lodge qui donne sur l ocean et loue des chambres bien mignonnettes, limite luxueuses par rapport à d autres.

le jeudi c est ravioli au MOCA (le MOMA angelien) parce que gratuit sur glorieux mécénat de la banque "wells fargo" à partir de 17h jusqu à la fermeture (20h00), troooooop cool, donc j ai pris un bus qui a mis une heure et demie pour aller downtown depuis la plage avec pourtant une circulation fluide, et j en ai eu tellement marre à un moment que je suis descendue pour me faire un trafic de transports entre le metro souterrain et un autre bus après, au moins ça change un peu, et la carte pass que j ai achetée est valable une semaine dans tous les transports.
en même temps, le bus c est sympa, ils mettent la télé tellement c est long, donc il y a les infos, la meteo, etc...

j ai visité "el pueblo", le tout premier centre ville de los angeles, mexicain, avant que les espagnols ne débarquent et ne missionnent ça à la sauvage ("no latino no hispanic" comme écrit sur leurs t-shirts) au nord de down town, sympathique petit village à part avec des mexicains paisibles qui gratouillent des mandolines près d un kiosque à musique, très reposant; j ai acheté dans la rue un churros géant de 40 cm au moins au sucre et à la cannelle on aurait dit une baguette de pain, miam miam, tout chaud et croustillant, et après je suis partie sur le brodway du down town où plein d anciens très beaux édifices de cinema morts vendent aujourd hui 4 t shirts pour 10 dollars et autres babioles, mais ont gardé leurs façades grandioses.
j ai tourné dans le quartier et beaucoup marché, ambiance porte de la chapelle, c était tres sympa, plein de monde, je pense que les fameuses 140 nationalités angeliennes differentes sont ici, je suis donc passée au pied des rares buildings du quartier des bureaux, et ensuite j ai trouve le MOCA.

le musée est top, il y a des expos temporaires, en ce moment c est alexandra grand, une fille de pas 35 ans elevée entre la france et le mexique qui fait des tableaux genre papier peint à partir de mots qu elle traduit en images, et des mobiles proprement hallucinants, et le thème général des expos présentées en plus de la sienne était en gros "travaille avec tes mains", donc il y avait plus d objets que de peintures, dont des trucs délirants comme un socle ventru où ondulait des milliers de tubes de rouges à lèvres posés les uns près des autres, dans une longue queue leu leu de plusieurs mètres, et dont chaque bout était sculpté en pièce d échec; une boule pendue au plafond en cotons tiges et sorte de chewing gum, une saynette au mur racontant où vont les fleurs et interprétable comme tu l entends, et plein d autres objets très curieux.

le magasin est bien aussi, il y a des trucs chouettes, comme par exemple le livret " 50 balades à pied" à faire a LA, qui est vendu donc dans un musée et pas dans un office de tourisme - en même temps il faut voir les offices de tourisme, il doit y en avoir 5 pour dix millions d habitants, ce sont des comptoirs minuscules avec 2 brochures en présentation.

ensuite je me suis vite sauvée parce que ce coin là craint parait-il à la nuit tombée quand les gens quittent les bureaux, et effectivement plein de types étaient deja allongés sur les trottoirs, et d autres arrivaient avec des couvertures ou des sacs sur la tête, des caddies plein de sacs poubelle noirs eux- mêmes remplis de je ne sais quoi, silencieux zombies.

dans le bus du retour un couple de SDF sourds muets s'est pris la tête hyper violemment, le mec a commencé à prendre la fille à la gorge et les 2 poussaient des cris gutturaux incompréhensibles mais d une puissance, et finalement le bus s est arrêté, le mec est descendu et la fille a continué à émettre des sons violents et j ai fini par partir aussi et attendre un autre bus.
il y a beaucoup de gens blessés ou nantis de tics bizarres qui trainent les rues, avec des bandages tous crados; malade et désargenté ici, tu meurs à feu doux dans la rue.
pas la moindre trace d un samu social ou autre, il a l air d être entendu que pendant la nuit les clochards prennent possession des rues.
dans le bus de l aller il y avait 2 filles d'environ 12 ans qui vendaient des m'n'ms et autres barres de chocolat tombées du camion dans des grandes palettes en carton posées sur leurs genoux, et après elles se sont roulées un petard d herbe à l arrière dans une feuille marron, comme une feuille de cigare, et elles sont sorties du bus pour aller fumer.

ce soir c est la 23eme edition des "twilight dance series" sur santa monica, des concerts gratuits énormes tous les jeudi soir d été sur la jetée (devant l hotel).
je suis passée voir la première partie au coucher du soleil tout à l heure, c etait super, un groupe de gospel geant, et là j y retourne parce que j entends la foule en déliiiiiiire qui hurle et scande et ça a l air de bien bouger...ondule ton corps, comme dirait hedi!!!groovy groovy!!!je vais finir par retrouver l instit entrain de peloter de la californienne!

34/eme jour LOS ANGELES

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debout les morts: on s est levés très tôt, et le borgne qui d habitude n est pas causant le matin ou alors commence ses journées par ' putainféchier' , est carrement resté mutique, dans un demi sommeil.

le metro (le souterrain, parce qu ici le bus s appelle metro, ce qui est assez confusant comme dirait l autre) nous a emmenés jusqu à un shuttle gratuit direction le nord d hollywood, à l entrée du parc d attractions d Universal Studio.
il y a des coupons partout pour payer moins cher mais ça reste quand même 50 dollars l entrée quoiqu il advienne.
ceci dit, c est peanuts pour pincer les fesses du jardinier de Wisteria lane -car c'est ici que se tournent les épisodes de "Desperate Housewife".
(jusqu au moment où tu croises le vrai jardinier moche qui s'occupe du décor-studio, et là tu trouves que 50 dollars c est vraiment du vol)

en arrivant j ai filé tout de suite sur le 'studio tour' pour qu il n y ait pas encore trop de monde, comme nous l avait conseillé un strasbourgeois rencontré à Mesa Verde.
le tour des studios donc, se fait dans une navette, sorte de mini train ouvert montmartrois qui trimballe une cinquantaine de personnes à chaque voyage dans les dédales des fameux studios, en plein air; là où sont tournés la plupart des films et des feuilletons (quand les producteurs ont des sous)

on ne descend jamais de sa charrette et les studios numérotés, de gros hangars blancs, sont clos et ne se visitent sous aucun prétexte, c'est super dommage de ne pas assister de plus près à un tournage, mais effectivement les gens travaillent; se tournaient aujourd hui des épisodes de CSI, de LIVE et une pub. on ne fait que les contourner et un guide très drôle raconte ce qui s y passe.
ensuite le bus entre dans des rues reconstituées à l'image de new york, et à chaque lieu visité, un écran télé dans le bus, ou le guide très drôle, montre des scènes tournées là, ce qui rafraîchit la mémoire collective, est rudement pratique et également apprecié par tout le monde à grands renforts de 'ohhhhhhh!!!' et de 'ahhhhhhh!!!'
apres ce sont des décors de rues à l europeenne, et un décor de western (Oatman/Arizona tout craché), et puis on passe à des scènes particulières: un bout d autoroute (fast and furious), la plage de Jaws (les dents de la mer) et son plongeur bouffé au milieu du lac, le décor du debut de la 'guerre des mondes' avec l avion eventré au sol, l ile de king kong, la jungle de jurassik parc, le motel de Psychose (norman bates, même pas peur, tu peux avaler ta perruque et ta mère avec, on a dormi dans des motels bien pires que le tien), et bien sûr, à la fin du circuit, les pelouses soignées et les lampadaires du ravissant quartier résidentiel de Desperate housewifes, avec les vraies maisons et plein de jardiniers qui s occupent des allées mais pas du tout les doublures de celui de Gabrielle Solis, comme déjà mentionné.

bref, la visite des studios est longue, riche, et ponctuée d anecdotes et de surprises en tout genre que je ne vous révèlerai pas, niark .


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(LA SUITE)

apres, j ai attaque le parc Universal Studio en lui-même qui est petit, en plein air, et sur 2 niveaux reliés par des escalators géants.
il doit y avoir une quinzaine d attractions en tout (un stage d effets spéciaux avec explications, quelques minutes dans l enfer à 5000 degrés de Backdraft, une visite aux animaux spécialement dressés pour des rôles -décidement, BeN, on est TROP dedans!- , une maison des horreurs qui se parcourt à pied et dans laquelle j ai lutté pour garder mon sang froid et pas coller des mandales aux momies dépenaillées qui me touchaient les cheveux dans le noir, une visite interactive dans le monde scato-rigolo de Shrek, une autre chez Terminator avec sarah connor en grand danger, et un passage dans retour vers le futur), j ai presque tout fait sauf le grand 8 en intérieur du 'retour de la momie' et la traversée en radeau de 'jurassik park' avec une chute finale de 25 mètres dans l'eau.
le clou des attractions est " (tiens, je viens de découvrir l existence des guillemets sur le clavier, hehe) Waterworld", un spectacle en plein air au scénario débile mais aux effets spéciaux et cascades en direct supers, avec des acteurs de telefilm sûrement connus puisqu à la fin tout le monde hurle debout dans les gradins quand ils sont présentés.
tout ca gratuit, bien sûr (enfin, dans les 50 dollars d'entrée..), par contre il vaut mieux emmener son sandwich parce que ça coute bonbon, et sa crème solaire aussi, et c est cher un tube de crème solaire dans un magasin de souvenir "marvel" , quand on l a oublié dans la valise...

bref, je suis rentrée au motel à 20h00, la journée était bien mais j ai été déçue par le fait de ne pas aller du tout sur les plateaux de tournage, et finalement de terminer dans un parc d attractions.

ce soir on va essayer d aller au cine au chinese theater sur hollywood fame et demain on déménage, et ça va nous changer: on part vers la plage, à santa monica, pour nos derniers jours à LA, oh yeah...!

33/eme jour LOS ANGELES

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hier soir après la balade chez les noiches de LA j ai eu comme un coup de froid terrible, j en tremblais de la tête aux pieds la mèmère, du coup je suis rentrée au chaud dans la piaule du super8 et dupond et dupont ont passé leur première soirée entre hommes dans la voiture, ça a dû y aller sévère.
j ai regardé la télé et surtout les infos locales, michelle pfeiffer a inauguré son étoile sur le walk of fame cet apres-midi ( à vérifer demain), jason bourne est premier au box office après les simpsons, il y a une pub trop affligeante -pendant les infos, la coupure pub- pour le viagra avec des mecs qui ont la banane -le sourire, j entends- et jouent de la country à la guitare en vantant leurs nouvelles performances, et celle pour les coupettes adorées de jojo, les Reese's, dit : 'because no one should have to choose between chocolate and peanut butter', et comme c est vrai.
une mine s est effondrée en utah avec 6 types malheureusement coinces en dessous, un pont s est fendu de tous cotés et est tombé dans le fleuve à mineapolis, entrainant avec lui toutes les voitures, les camions, et les gens à l interieur des véhicules; 7 voleurs se sont fait passer pour des policiers en uniforme et sont entrés dans une villa à north hollywood où ils ont pris en otage une jeune femme, et aussi il y a des rats dans les fast food de los angeles (sans blague)
sinon ma nounoute, qui est ma rate a moi, hahaha, m informe que mgr lustiger est mort, c est l hécatombe par chez nous, pire qu une canicule on dirait.

ce matin on a chope notre nouveau motel et moi j étais guerie du coup de froid d hier, c est le hollywood brea motel, au bout du west walk of fame, la piste aux étoiles, (où entre autres stars il y a bugs bunny, woody wood pecker, kermit the frog et ...michele pfeiffer), bref trop bien placé.
j ai vu le chinese theater, arpenté hollywood boulevard (tatoueurs/ gift shops/cines/restos/tatoueurs/ gift shops/cines/restos), son wax museum, son musée guiness des records et autres trucs sans grand interet, et alors BeN accroche toi bien aux rideaux en tulle de ta chambrette grecque, qui j ai vu à même le sol entrain d astiquer le marbre rose des étoiles...?JE TE JURE! (j ai la photo, hehe)

apres j ai pris un bus pour aller au LACMA qui est gratuit tous les jours à partir de 17h00, super musée très spacieux et très aéré, en outre les classiques cezanne, hockney, rivera ou picasso, il y avait une expo temporaire de dan flavin qui travaille le neon mais alors là, mon dear Dan, avec tous ceux qu on s est bouffés sur la route, j ai pas fait long feu (en verite les mises en scène sont pas mal, et d ailleurs il y a un musée du neon à LA, je crois)
le pavillon japonais qui fait partie des nombreuses annexes du musée est un endroit delicieux, un musée qui grimpe à l interieur en colimaçon en pente douce sans escalier, feutré par des paravents géants, j étais SEULE dedans pendant tout le temps qu a duré ma visite, sans gardien, je me suis allongee sur la moquette pour voir comment ça faisait.
à cote du musée il y a un parc avec un lac noir et huileux recouvert d asphalte, qui rejette des bulles vertes et sonores de methane naturel à sa surface, et qui daterait d il y a fort longtemps, beurk.
apres j ai pris des bus différents pour rentrer au motel et voir un peu d autres parties de LA; sur le plan ça fait 5 cm d avenue, en vrai j ai fait fait des dizaines de kilomètres.

et alors c est fou cette ville j ai eu à nouveau froid en soirée et je viens de rentrer; demain on met le reveil pour que ces moules de Bougre d Ane et Bougre d Andouille ne fassent pas le même coup qu au grand canyon: 'universal studio' au programme, à 1 station de metro d ici, et je sens qu on va y passer la journee.

ajout sur le 26 eme jour a Kingman (arizona)

argh j avais sauté une page!

donc, uniques points d interets quand même à signaler dans Kingman la vilaine, une locomotive du temps jadis, celle qui arrivait de sante fe, est exposée sur une belle pelouse soignée; elle est si grosse et imposante que le borgne (plus petit que moi) arrive tout juste à la moitie d une roue, c est un monstre noir de fer et de charbon;

en face, un musée de la 66 axé sur le dust bowl et l exode avec plein de photos très émouvantes de gens et de gosses qui fuient leurs maisons dans des véhicules improbables pour un meilleur ouest sur cette même route, 'california or bust'.

on est aussi allés faire un tour dans un fameux 'wall mart', partie de la culture américaine, énormes magasins dans des hangars où tu trouves TOUT, une sorte de super carrefour de la consommation en 3 fois moins cher et où tu peux passer tes journées sans jamais voir ailleurs ce qui se passe, parce que TOUT est la...

32/eme jour PASADENA/ LOS ANGELES

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ah y est, on a ga-gné, on a ga-gné!

après avoir roulé, roulé sur colorado drive, puis roulé, roulé sur santa monica boulevard (sachant que les rues sont démesurées, que los angeles est une ville à échelle de géant, que le seul fameux mulholland drive fait...88 kilomètres...), on est enfin arrivés au but final: la terminaison géographique de notre Mother Road, qui s arrête sur le Pier de santa monica, les pieds dans le Pacifique...

quelle histoire; on aura donc au jour d aujourd hui parcouru (et là je laisse un trou à remplir quand j aurai verifie le compteur, mais c est plus de 4000 miles....) en tout depuis notre départ de chicago -lake powel, grand canyon, las vegas et barage hoover compris- pour suivre la Main street of America tout du long, et surtout en lui restant le plus fidèle possible.

on est bien fatigués, on a des têtes un peu d ahuris, un peu cramées et un peu échevelées mais ça va, on est content d être à bon port, même si ça signifie la fin du road trip, disons qu on est partagés, que je pourrais même continuer à rouler comme ça, juste pour voir ce qu il y a plus loin, pendant des annees! (j aurais bien pris le train aussi, car j adore ça mais aux etats unis les distances sont si longues que les gens prennent l avion, les trains sont innombrables, fréquents et très longs, mais ils sont de marchandise)

il nous reste 6 jours à passer ici, entre hollywood, malibu, venice, el pueblo et tout le reste, et ce soir on dort au super8 sur sunset boulevard, au niveau du stade des dodgers, près des quartiers chinois et coréens.
on a un autre motel reservé pour demain soir et le surlendemain sur hollywood boulevard, soyons fous, et encore un dernier sur 'ocean drive' au bord de l ocean pour les 3 derniers jours...

des autoroutes de 20 miles dans une même ville, il faut voir ca, mais qu est ce que c est grand, sur une carte on dirait une région, en plus on a oublié depuis longtemps à quoi ressemble une megapole et le trafic est intense, on va se poiler; heureusement il y a l air d avoir des bus a gogo.
je suis allee faire un tour a pied du côté du quartier chinois, ça craint un peu mais ça va car il fait encore jour, c est surtout très sale et par terre sur les trottoirs on dirait la grève des poubelles à marseille.

encore une ville où le luxe côtoie la misère dans la rue parallèle, celle où il n'y a pas de lumiere.
on nous a raconté qu il y a des milliers (à peu près 7000) de clochards et de sans abri qui se retrouvent dans un quartier vide dès la nuit tombée, dans le down town, au beau milieu de la ville, et qu il ne faut surtout pas y trainer.
sandie, je ne sais pas ce que tu en dis, mais je pense que c est là ou nat et seb s étaient perdus et où ils s etaient fait engueuler par le chauffeur de bus de nuit qui s étonnait de les avoir trouvés vivants sous un abribus, à attendre, pétrifies de trouille et collés l un a l autre.

voila voila voila....je suis crevée mais je m en fous, demain sur hollywood boulevard, je serai la star!

31/eme jour BARSTOW/ PASADENA

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ce matin chez Dennys (fast food) on a vu une atroce et vieille californienne decolorée et decatie qui nous a trooop donné envie d aller à hollywood pour voir s il y en a d autres comme elle.
sur la route on a croisé le 'bottle tree ranch', un endroit abandonné très bizarre avec des milliers de bouteilles en verre empilées sur des porte-bouteilles en fer, et 66 signes de la route disséminés dans ce parc à bouteilles.
c est une oeuvre d art en soi, en bord de route, le portail est ouvert à tout visiteur, c est en plein air, il n y a personne. ça a été le cas plusieurs fois sur la route, de rentrer dans des musées ouverts mais sans personne dedans pour surveiller: rien n est volé, rien n est deplacé, ca ne viendrait pas à l idee d un americain de piquer un truc, ici les gangsters c est des gangsters, c est pas des dépouilleurs de musée à la petite semaine.

ensuite on a passé la mojave river et son chouette pont en fer et on a jeté un oeil au cafe Emma jeans holland burger' où a ete tournée une scene de kill bill ( celle après le cimetière??).
pause au musee de la 66 à victorville, tres sympathique, mais je ne trouve toujours pas la serie des annees 60 'route66' en DVD, ils vendent des VHS...

on a roulé toute la journee en californie et petit à petit on est redescendu au niveau de la mer, là on s est retrouvé au bord de la voix ferrée, grande concurrente du sante fe trail, celle du pacific, sur une 66 plus déserte que jamais, juste sous l autoroute, reputée dans le coin pour des trafics illicites dont la nature n est pas precisée. on a vu effectivement des types dans des bagnoles louches sous des ponts, on a tracé sans trop se faire remarquer.
quasiment au même moment on est passé sur la faille de san andreas, si ca pouvait attendre un peu pour le big one, ce serait sympa merci.

après, les toits et les étages ont poussé sur les maisons et les avenues sont devenues des 4 voies blindées, adieu les décors de western, la solitude et la poussière de la route, on s approche de los angeles et c est tellement pollué qu on distingue à peine les collines au loin.

à san bernardino on s est arrêté sur l emplacement devenu musée du premier mac do du monde de la planète du système solaire, là où en 1937 les 2 frères maurice et richard mac donald vendaient des hot dogs, du jus d orange, du thé et du café dans une sorte de roulotte.il faut y voir la tronche du premier ronald mac donald de cire, il ressemble au joker et il fait peur.

comme on se poilait bien à regarder les photos et autres objets vintage mac do (le 'filet o fish' a 36 ans!), un gentil pépé nous a captés et nous a invités à visiter son musee, la porte à côté.
c est devant l entrée qu on a vu qu il s agissait d un musée militaire.
Art La Mothe, c est son nom, nous a donc montré par le menu TOUTES les pièces de son musée avec force commentaire; je ne sais même plus comment ni par quelle fuite rusée on a réussi à berner old GI Joe et à nous carapater.

après san bernardino, le soleil est descendu tres vite, on aurait pu arriver à los angeles ce soir (on est en banlieue plus que proche) mais d un commun accord on s est dit:

1/ trop naaaaze d arriver de nuit devant le Pacifique qu on attend comme la terre promise depuis un mois.
2/ on n est pas pas prêts dans nos petites têtes, c était pas prevu pour ce soir, c est ' trop' gros pour nous, il faut attendre demain.

donc on s est arrêtés à Pasadena, autant dire à la porte (dorée) de LA pour passer la nuit dans un motel soi disant suisse à 57 dollars, autant dire qu on est presque arrivés au bout du bout de la route 66 qui se termine sur la jetée de santa monica et qu on verra demain...

30/eme jour NEEDLES/ BARSTOW (californie, jusqu a la fin)

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alors c est pas compliqué, ce matin il faisait 113°F ( en fait c est simple, les repères sont 105°F= 40°C chez nous, et 110= 43, à l ombre, évidemment), c était l aventure ultime pour rentrer les valises dans le coffre bouillant sans fondre au soleil, bitume brûlant, tongs qui donnent des cloques au pied et meurtrissent la chair devenue toute tendre et vulnérable à cause de la chaleur, boucle de la ceinture qui tatoue la peau au fer rouge. ( 'buckle up, it's the law')

on a roulé toute la journée fenêtre fermée et clim à fond parce qu on ne pouvait pas s arrêter à cause de la chaleur, (pause internet à la bibliotheque de needles ce matin), en faisant des stops-eclairs pour prendre des photos des 'ghosts towns' traversés au début de la californie, murs defoncés à l abandon, citernes crevées, carcasses de voitures calcinées, montagnes de pneus éclatés, tout ça qui cuit sous un soleil permanent.

l auteur du guide 'EZ 66' ( ô précieux guide sans lequel on en serait encore à chercher la route à adamstreet, chicago, ill), jerry mac clanahan, raconte entre autres 1000 anecdotes savoureuses, que lui et son père ont dû changer une roue par 122 °F il y a des années pendant leur traversée à eux, bouillant souvenir d enfance, sur cette même route 66, dans la station service maintenant abandonnée et qu on vient de dépasser.

entre essex et amboy, sur le côté droit, tout le talus pierreux et brun à la terre brûlée est parsemé de prénoms ecrits avec des cailloux blancs du désert; il y en a des centaines sur des kilometres, tous des dedicaces de 66 travellers. 'attention aux coups de chaleur et aux serpents', dixit l ami jerry, si l'envie vous prend d y poser votre patronyme.
heureusement depuis la mygale texane on n a pas revu de bêtes qui font peur, et pourtant on croit entendre les sifflements des rattlesnakes un peu partout depuis des miles, car on sait que le coin en est infesté.
c est cool: 'isa' c est rapide, 3 lettres, 20 pierres ramassées à la va vite, pof pof pof les garçons m ont aidée et on est remontés vite fait dans la Buick fraiche.

devant la station service ' ROY'S' à amboy, qui apparait dans quelques films (dont Kalifornia, un thriller tout pourri avec braaaaaaad qui joue un psychopathe), on est monté à 114°F* vers 16hoo; la sensation est que tous les poils des avants-bras grillent à l unisson sous les rayons solaires secs et comme concentrés sur ton unique personne, sur les 100 metres de marche nécessaire pour faire une photo.

sur un registre signé par des voyageurs français qui traversaient les US en harley et passés par là il y a quelques semaines, j ai lu:
'en moto, on a l impression de traverser des lances-flammes'
c est très parlant, car l air est chaud comme un moteur d avion, et passer au travers à vive allure doit tenir du supplice.

on a fait quand même une plus longue pause au 'bagdad cafe' tant attendu où tous les francais s arrêtent et personne d autre, à croire que ' Iiiiiiiiiii 'm caaaaaaaalling you' n a eu de succes que chez nous.
la patronne est tres sympa et ultra rodée, tu rentres, tu t installes et paf, elle balance la chanson phare sur le juke box, c est trop d être la, vraiment marrant.
il manque le réservoir d eau, mais la caravane cylindrique en métal est la, le bagdad cafe en bois rouge, les maigres broussailles rondes et sèches qui roulent sous la brise dans un désert de cailloux, et la chaleur écrasante, la poussiere, le milieu de nulle part.

on a donc roulé toute la journee avec plein de pauses pipi/photo/coca cola et on a debarqué a barstow, ville endormie où les restos ferment à 20h00 (dans l amerique profonde en tout cas, on dîne a 18h00, il vaut mieux le savoir...), sauf le miraculeux 'bun boy', cuisine classique avec assiettes copieuses de rosbif juteux au riz pilaf, on ne s en est pas encore remis.(et qui a rouvert ses portes pour nous laisser sortir vers 21h00)

les indiens aux visages si particuliers ont disparu, les mexicains aussi, le californien des terres est soit squelettique (malade?), soit gras et blanc car il ne sort pas de chez lui: on a vu une petite fille de 9 ans à peu près, énorme, monstre difforme qui se dandinait pour marcher, et ce matin au 'jack in the box' pour le petit dej à Needles, une maman obèse donnait amoureusement des frites graisseuses à son bébé qui les suçait et les mordillait en nous regardant avec des yeux ronds.
en même temps, à la decharge de ces americains si gros que parfois ils se déplacent en fauteuil roulant, le choix est faible: les fast foods sont partout et pas chers, les restaurants à bouffe saine et les maraichers sont rarissimes et coûtent un bras.

et le long de la route, il n y a pas de grandes surfaces, les marchés n existent pas, nous aussi on mange n importe quoi depuis le début, toujours la meme chose; d ailleurs l instit a pris des joues et du cou, il bouffe 2 paquets de bonbons par jour et des hamburgers de morfales, c est la fête pour lui ca doit le changer de la cantine.

on voulait se faire un 'motel de la mort' comme on les appelle avec les compères, à savoir un de ces motels à la 'psychose' comme on s en est déjà fait quelques uns, on en a chopé un terrible, avec une lumière verte extérieure glaçante mais il était fermé, pourtant une piece de collection quel dommage, et on a fini dans une chambre de motel bizarre, qui ressemble à une hacienda avec sa piece carrée et son coin cuisine, charmant.
d habitude les motels sont tous les mêmes, des chambres identiques rectangulaires, 2 lits doubles, une commode basse le long du mur avec une télé et une bible et au fond, les toilettes dans la salle de bain avec baignoire, la piscine étant souvent petite et au milieu du parking (le luxe sur la 66, c est la piscine couverte, c'est arrivée une seule fois, à sante fe)

il fait déjà moins chaud, je ne comprends pas ce micro climat sur Needles qui n a pas l air plus exposé que d autres villes sur cette portion, ou dans une cuvette; on va sûrement mieux dormir (albator a finalement renoncé à dormir par terre devant la clim hier soir).

demain on continue la route pour s approcher un peu plus définitivement de los angeles, dernière étape de cette grande epopée...

* 114F ça fait 46° pour les faignasses de la conversion

29/eme jour LAS VEGAS (nevada)/ NEEDLES (ca)

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cette nuit je suis rentrée vers 3h00 en taxi parce qu à l arrêt du bus, j ai beau pas être une flipette, ça craignait franchement;
et quand je suis arrivée dans la chambre du motel, zorro et bernardo ronflaient depuis des heures, quelle décadence.
ce matin j ai donc montre mon joli dessin sur peau aux twins qui etaient à moitie abasourdis: 'quoi, mais t as fait ça cette nuit...???'
c'est drôle, l instit est carrement chaud pour s en faire faire un à Los Angeles, et moi je pleure de rire, j ai trop hâte de voir ca, il va rentrer chez lui dans un état le pépère, ca va être la revolution.

on a quitté la reine des artifices après une dernière balade sur le strip dans le casino vénitien parce que Hansel et Gretel voulaient me montrer un truc que j avais loupé et en effet, à l interieur du casino de venise, il y a une plazza san marco, plus petite mais incroyable, avec un ciel (!) plus vrai que nature et des trous dedans pour faire pleuvoir, la lagune et ses promenades en gondole, une lumière naturelle diffuse, des vendeurs de gelati et des pavés 'effet mouillé' au sol, c est absolument dingue, tout simplement parce que c est couvert et que pourtant tu parierais ta mère que tu es en extérieur.

on a repris la route, fait un petit crochet pour se coller un bon vertige au dessus du barrage hoover sur le lac meat, à la frontiere entre le nevade et l arizona; on ne voyait pas le fond depuis le bas côté...en construction, au dessus du barrage, un pont qui sera effectif en juin 2008, une folie humaine avec des pontons de 100 mètres de haut plantés dans la montagne, largement au dessus du précipice...
(là en vrai on est a LA, et hier soir aux infos on a vu les images du pont de Minneapolis qui s est ecroulé comme dans un film catastrophe)

on est repassé dans le nevada et très vite en californie, avec des ' joshua trees' et autres fleurs de cactus plein le désert, pour debarquer à needles, la ville reputee la plus chaude des Etats Unis; à 21hoo, au burger hut où on s est arrêté dans la nuit noire pour manger sous un auvent des 'corn on the cob', finement arrosés par un brumisateur à micropluie divine, le thermomètre indiquait 100 °F, et celui de la voiture 105, pas difficile de faire une moyenne.
la cuisinière nous a expliqué qu elle ne connaissait pas l hiver (on l'a traumatisée), et qu on s en sortait pas mal , ruisselants qu on etait, parce que d habitude en août ca pouvait grimper jusqu à 120.

hahaha.

on a cru tourner de l'oeil en ouvrant la porte de la chambre, sans doute inutilisée depuis des semaines et donc sans clim, un four en mode rôtissoire; le chrome tiède des robinets et même les oreillers comme passés à la bouillotte, idem pour la moquette épaisse chaude, beurk.

on a cuit à la vapeur comme les poulets de chez Meylan et on a lancé la clim il y a plus d une heure, ca devient maintenant à peine respirable (et dehors c est pareil)

demain on rejoint la 66, là où on l avait quittée pour le saut dans le grand n importe quoi de las vegas, à nous les villes fantômes et surtout, la traversée du desert.

28/eme jour LAS VEGAS/ LAS VEGAS ( parce qu on ne vit qu une fois)

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ah la la, quelle rigolage! comme j aimerais que vous soyiez là, ô les greules, qu on claque la prime de 2p dans les bandits manchots sous l oeil blasé des croupiers, et qu'on se roule sur les tapis épais des casinos!

hier soir avec les petits copains on etait un peu comme des lapins dans les phares, sidérés fascinés effarés: la tour eiffel (plus petite bien sûr mais resto au premier etage avec sa "bouillabaise", sic), l opera garnier et...la seine et ses lampadaires pour Paris, le Campanile, la lagune et le palais des Doges pour Venise, la statue de la liberté, l empire state building et mahattan pour NYC, ça et là une pyramide de louxor, des lions dans une cage en verre, un caesar palace, le famous Bellagio et ses fontaines geantes (mais où sont brad et Georgie??), 2 bateaux pirates dont un qui coule (!) après un combat épique orchestré toutes les heures, toutes ces attractions aux 1000 lumieres , aberrantes mais géniales le long du ' strip', LE boulevard de las vegas, qui traverse la ville du nord au sud sur des kilomètres de débauche, de wedding chapels, de casinos, de putes et de touristes aux yeux ronds.

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(LA SUITE)

ici tu peux t'inscrire à un stage gratuit d une journee pour apprendre à jouer au poker, et après tu vas te faire défoncer au casino.
on a marché comme des deratés, fait tout le north strip, pris des passerelles pour traverser le boulevard pas traversable en bas à cause du trafic, grimpé sur des tapis roulants en plein air pour les mêmes raisons et on est rentré epuisés à 4h00 du mat.

cette débauche au milieu du désert au pied des montagnes c est à la fois obscène et genial, on a l impression que la terre entière est là toutes les nuits, des cars de japonais installés aux tables de poker, des americains hilares à la roulette, des europeens timides aux machines à sous, plus de notion de temps, et rien ni personne ne dort, tout ce beau monde naïf et pris au piège quadrillé nuit et jour par une demi douzaine d hélicoptères quasi immobiles, en suspension à quelques dizaines de mètres d altitude au dessus de nos têtes...
'sin city' la bien nommée.

comme on s est garé à la texane sur un parking loin des sunlights, on a vu l envers du néon: des types allongés à même le trottoir, des familles, des gosses avec des valises qui dorment dehors le long de terrains vagues en travaux, plus une lumière sauf celles des phares des voitures qui s arrêteront jamais ici (sauf nous), des cafards longs comme des petits doigts dont le but existentiel est de se faufiler à tout prix dans tes tongs, tout ça a 2 pas de la luxure et des gens insouciants qui viennent pour se marrer et en prendre plein les yeux, et bien entendu sous une chaleur de desert difficilement supportable.

ce matin je me suis levée tôt pour tracer au 'tix4tonight', un kiosque qui vend des places pour les spectacles à moitié prix (comme dans toutes les très grandes villes US, il faut juste faire la queue...des heures!), j ai acheté une place pour ' musical history of the king' ben oui, vivaaaa las vegas hohoho, vivaaaaa las vegas hohoho, je ne pouvais pas louper ça pour le soir même au sahara casino...

depuis l hôtel ce matin j ai pris le bus que prennent les gens qui vont travailler, on est en semaine, tout le monde fait la gueule, rien de bien original dans le 107 à boulder station (2 dollars pour 24h), hormis un type tatoué à l'arrière de son crâne rasé, avec écrit 'sureno' d une oreille à l autre en grosses lettres bleues de 5 cm de haut ('sureno' c'est le nom de la mafia mexicaine qui vit en californie), et plein de types et de nanas bizarres, blindés de tics, de gestes brusques, tremblants freekies; c est la cour des miracles dans les transports en commun locaux.

j ai donc passé la journée à me balader, à parcourir le strip à l'endroit et à l'envers dans le double deck, avec cette fois-ci que des touristes et O locaux (même pass que les bus plus 50 cents, on l appelle 'le deuce'); il y a eu une bagarre entre 2 anglaises pétasses, le chauffeur d'origine asiatique a arrêté le bus, est descendu de son siège en criant: arvigonnabi-oké? arvigonnabi-oké?' et on a fini par repartir, c était un peu chaud mais en fait les gens s encanaillent et sont bourrés comme des cochons à 14h00 avec des frozen margaritas pour 1 dollar dans tous les casinos, l ambiance est franchement électrique, surtout le soir, et la nuit c est un boulevard lumineux unique dans une ville saoule et vicieuse et collante à cause de la chaleur.(aujourd hui 110F à 15hoo..........)

j ai joué à plein de machines à sous, une blonde à côté de moi, visiblement habituée, a fait sortir la boule dorée à 1000 dollars et a dit en sirotant sa margarita ' it s not enough for me' et elle a tout de suite rejoué, il y avait des italiens et moi autour, bouches bées, on les aurait bien pris, les 1000 bucks de la dame...
à la fin de la journée entre tous les gains et pertes (minimes à chaque fois, petite joueuse), j ai perdu 10 dollars mais j ai bien rigolé, c est tellement facile de se prendre aux jeux, il y a des femmes du coin qui ne décollent pas de la même machine pendant des heures, j ai l impression qu'elles en oublient de manger.
il y a des types qui se la jouent mais c est tellement drôle, en chapeau et cigares aux tables de poker, c est excellent, un vrai film; d ailleurs on est tombé en plein tournoi mondial, mais pas de patriiiiick en vue.

et puis quand même, on commençait à s ennuyer sec sur ce blog alors sachez que je suis rentrée dans la grande famille des tatoués cette nuit, chez tatoo heaven, un repaire de brigands peints des avant-bras, aux petits soins pour la french chick (ici, se faire tatouer, c est un peu comme si on allait acheter un timbre).
dans la ville du péché et du n importe quoi, ca s imposait, et il n aura qu à secher sur la route, haaaaa rock n roll!!!!

le spectacle au sahara casino etait très sympa, trent carlini c est pas le king mais il y travaille, il est très drôle et draine la même energie, la même bonne humeur, il y avait plein de fans, on a chanté, il fallait me voir brailler sur ' hound dog', ' that s allright mama', ' all shook up' et 'suspicious mind' bien sûr, les choristes pouvaient aller se rhabiller et fissa.
ceci dit le gars carlini je le soupçonne serieusement de s en mettre plein le nez pour la 2eme partie, vu comme il se trémousse comme un jeunot en regardant dans le vide et en mâchant ses gencives.

en conclusion, je suis allègrement tombée dans le piège du parc d attractions geant' welcome to the fabulous las vegas', et heureusement qu on part demain matin parce que c est un coup à miser 'all-in' + le billet d avion ' pour voir' , comme ils disent.

il est tard, je suis à la terrasse d un bar downtown, quartier moins bondé et moins tape à l oeil que Paris-sur-strip et sa banlieue, et il y a un bluesman de louisianne qui fait des reprises à tomber à la gratte en chantant, à l angle de fremont street et las vegas boulevard, il y a plein de gens qui rigolent dans les lumières qui clignotent, je bois une corona, je ne sais pas l heure qu il est et je m en fous, et las vegas c est VRAIMENT n importe quoi.

27/eme jour KINGMAN (arizona)/ LAS VEGAS (nevada)

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on s était dit bon, on fera un check up de la voiture, histoire d affronter le desert du nevada de las vegas (et on aura booké tous les états du sud ouest americain) sereinement; on s est arrêtés devant un petit garage où un molosse rouquin pourtant occupé sur une autre voiture est venu nous voir: avec son physique d obelix et ses tatouages de filles à poil sur les avants bras il a ouvert le capot, verifié le moteur, remis de l huile, de l eau, du produit à essuie glaces, une petite tape sur l épaule, un ' make a safe trip' en guise d addition et nous voila partis, ah, ces garagistes américains! imbattables!

on est partis sous la pluie et dans la chaleur et à quelques miles de kingman un panneau nous a fait ralentir: 'flooded areas'...50 metres plus loin, 2 rivières sauvages traversaient...la 66, impraticable à moins d avoir une voiture amphibie, avec quelques voitures arrêtées et un mec desappointé et las qui nous a montré sa maison un peu plus loin, et qui nous a expliqué que parfois il passait quand même avec son 4x4 mais que là il ne sentait pas la 2eme rivière.
c est d autant plus drôle qu on a passé des dizaines de fantômes de' wash' (rus) complètement asséchés et inexistants, et là c est le Sacramento wash qui renaît en hybride à 2 têtes, alimenté par les pluies des montagnes noires.
obligés donc de faire demi-tour et de reprendre la 40 pour sortir beaucoup plus loin, assez incrédules face à ce phénomène et à cette route traversée à la perpendiculaire par 2 grosses rivières à grand courant.
comme on n est pas des lopettes, on a rejoint la 66 à 40 miles de là et on a fait le chemin inverse, à travers les Black Montains, pour rejoindre ' oatman' l unique bled de la montagne, ancienne mine d or, genre mulets sauvages et cousins consanguins en guise de population.
au milieu des burros qui se trimballent en liberté dans la rue, j ai commandé un sandwich chez judys, repaire de gueules cassées effroyables mais finalement bien sympathiques et qui m ont invitée à leur table, sur une sorte de place en extérieur, mais à l ombre.
ca allait bien jusqu au moment où un des types m a demandé d où je venais et au mot 'France' la seule fille (?) du groupe a reculé ostensiblement sa chaise en raclant les pieds au sol.
les gars ont rigolé, elle etait super agressive alors ils l ont calmée, je pense surtout qu à defaut de situer la France sur une carte, elle n aime pas les autres nanas qui branchent ses potes, tu m étonnes, à 35 ans et plus de dent, ridée jusqu à la moëlle, c est plus vraiment la reine.
je ne sais pas pourquoi il m ont demandé si c etait vrai que les français mangeaient le ver dans les bouteilles de tequila, j ai dit 'oui ' pour mettre ma pierre à la légende française d oatman et je les ai laissés se pinter gentiment la gueule à grands coups de brocs de bière fraîche.

ensuite on est passé là où a été tourné 'universal soldier', le petit bijou starring JC vandamme, et tout de suite on s est sentis plus aware.(rien à voir, hehe, mais jojo m apprend que bergman, antonioni, serrault sont morts, ben merde alors)
après on a vu l unique saguaro cactus de la 66 qui ne pousse qu en arizona et nulle part ailleurs, comme tente pourtant de nous le faire croire hollywood et ses chimères de cinéma.
on a savouré de l oeil une brochette de boîtes aux lettres sagement alignées dans la montagne déserte; à qui peuvent-elles être, il n'y a RIEN autour !
on est du coup repassé par le 'sacramento wash', à nouveau à sec et donc inexistant: plus une trace des 2 effrontées, à part quelques traînées de boue sur la route!

on a dû reprendre à nouveau la 40 (quand je dis qu on n est pas des lopettes) et au bout d une soixantaine de miles on est passé sur la tumultueuse 'colorado river', en CALIFORNIE, sous vos applaudissements et nos hurlements de joie dans la voiture!
juste après le pont on s est fait contrôler par une sorte de douane volante obligatoire à un barrage en dur, sympa l accueil, il a fallu ouvrir le coffre, dire d où on venait ( chicago ici, c est loin comme la chine pour nous), la fliquette pas commode a jeté un coup d oeil plus que suspicieux au borgne teigneux à l arrière avec son chapeau d indiana jones enfoncé jusqu aux oreilles sur des cheveux trop longs.

elle nous a 'relaches' et on a parcouru quelques miles sur la terre promise, fiers et glorieux, et a Needles on a bifurqué sur la 95 north, direction las vegas nevada à 90 miles.

arrivée inoubliable puisqu on la cherchait des yeux depuis un moment dans la nuit et les montagnes, au milieu de nulle part, oh regarde c est là ça brille, ah non c est que l aéroport, euh, et là, ah non c est la ville d avant, et puis on l a sentie venir en haut de la route, un dernier virage dans le noir, une dernière montagne et allez prends toi Las Vegas de nuit en pleine tête, ah c est quelque chose, cet ocean de lumière comme a dit le borgne qui est très fort pour les clichés qui malgré tout sonnent toujours justes, car c est exactement ça, un ocean de lumière, pourtant insoupçonnable la minute d avant.

on s est posés au motel 6 (chaîne de motel pas chers dans les grandes villes, type super8, et limite ' luxueux' sur la 66), 57 dollars la nuit pour 3, tout va bien, il est 21h00, les garçons se font beaux, ce soir on sort et on claque, Ocean 14, c'est nous!

26/eme jour WILLIAMS (az)/ KINGMAN (az)

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après cette journée hors du temps d hier on a repris nos esprits et notre bonne vieille route vers les réserves des indiens hualapai, direction toujours plus vers l ouest, à nouveau vers les montagnes.
tout le long on a suivi le côté sud ouest du grand canyon, effectivement dans le désert...
à Valentine, un village morne et vide au creux d une vallée mais avec des coeurs sur les boîtes aux lettres, il y a une belle école neuve pour les indiens, et une arrière-salle pour les non indiens.
les villages ont l air pauvre, mais pas autant que ceux des tribus hopis.

à truckson, un bled paumé qui cuit sous le soleil depuis la nuit des temps on a rencontré un vieux type édenté en t-shirt rouge passé, qui traine sa journée devant sa ford grise de 1949 en parfait état (il l a démarrée devant nous, ah ce bruit de moteur...); il reste debout et il attend la poussière, à l ombre d un portique voisin de ce qui a dû être un jour un garage prospère.

à huckberry j ai acheté un t shirt ' huckberry' parce que la probabilité de gens ayant acheté un t-shirt a huckberry-arizona doit être tellement faible que ça m a fait marrer, et tous ces endroits à moitié deserts sont décidement tristes mais plein de charme, et il faudrait pas grand chose pour que ça reparte.(une route, peut-être...).

à seligman par exemple, c est l excès absolu, il y a une rue unique (la 66) de quelques centaines de mètres certes, mais dans cette rue, un magasin de video fermé depuis 15 ans, un ex tatoueur "closed" avec une banderolle "oldschool tatoos", et 5 magasins de souvenirs estampillés "route 66", et ça cartonne, il y a des gens qui s arrêtent là pour acheter des babioles, il y a des décos spéciales, il y a même un magasin qui vend des trucs harley davidson assez terrifiants.

(et alors là c'est marrant parce que j'étais persuadée que le grand Angel Delgadillo, barbier de son état et grande figure de la Route, était mort en 2003 alors que pas du tout, je l'avais jeté dans la tombe avant l'heure, quelle horreur, shame on me!!!! merci au magazine de la fédération de la route 66 qui me donne régulièrement de ses nouvelles, et merci à l'internaute qui me l'a signalé également, même si son mail était désagréable, anonyme et stupide, en plus d'être informatif)

on a mangé chez le frère d Angel, Juan, une autre légende, dans un resto en plein air super sympa avec un jardin défoncé et les voitures de Cars toutes rouillées, paradis pour les mômes du coin qui passent visiblement leurs vacances entre les carcasses.

après tous ces petits endroits perdus on est arrivé à kingman, horrible grosse et vile ville toute plate qui ressemble à une zone industrielle géante, près des montagnes noires que nous passerons demain pour rejoindre Needles par une portion de la très 'old route 66'.

on a dîné au 'Dz route 66 diner' qu on dirait arrêté dans le temps, waitress comprise, et on a échoué au motel imperial, 39,95 dollars la nuit pour 3; il fait à nouveau très chaud (à flagstaff et à williams il n y avait pas la clim dans les chambres, pas besoin il faisait frais la nuit), très lourd, et demain matin on ira faire réviser la Buick avant d affronter le desert (et de la mettre sur le tapis demain soir à Las Vegas!)

25/eme jour WILLIAMS-GRAND CANYON- WILLIAMS (arizona)

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ah y est, chuis une grande fille, j ai vu le grand canyon, hihi!

d abord, j ai mal dormi, un peu à cause du train qui siffle très très fort et beaucoup à cause de l excitation due à l excursion du jour; j étais à peu près dans le meme etat qu en avril, quand je preparais le voyage.
levée aux aurores, poum poum poum, waky waky, bon qu est ce qu ils font mes trublions??? la grasse mat, ils pioncent comme les 7 nains non mais je rêve; du coup je file dans un cafe internet, le 'java cycle' dans williams la sympathique pour voir les balades du grand canyon:
'250 personnes secourues chaque année, préparation physique indispensable pour les randonnées, excursions avant 10h00 et après 16h00, sel, eau, chaussures spéciales, orages fréquents si vos poils se hérissent écartez vous de la paroi: éclair à venir, évitez l experience traumatisante de l orage, etc, etc....'
euh, ils veulent pas qu on vienne ou bien...

debout là-dedans, voila les compères qui débarquent, une course effrenée avec l instit jusqu à la gare pour choper la photo de l imposante locomotive qui part tous les matins de williams pour aller au grand canyon par la foret en 2h15; ca doit être divin, mais c est trooooop cher, on l a eue en plein démarrage et grande pompe de corne, yes!
arrêt chez le photographe de la ville avec ses 2 chiens hurlants dans son studio à l ancienne, et hop, une carte mémoire pour le numérique...et hop, une peloche 120 B&W pour mon Holga chéri.

on file en bons randonneurs professionnels, tongs aux pieds pour arriver là-bas à...11hoo, nickel, les blaireaux font du sport.
après concertation sur les rando (bright angel, kaibab trail) du south rim (côté sud est, celui par lequel on est arrivé, sachant qu il y a 10 miles à vol d oiseau entre les 2 'rives' mais qu il faut 4 heures de voiture pour acceder au north rim), on a vite laissé tomber, même si pour des gens aguerris et habitués à la montagne (quoique là c est exactement l inverse, tu descends avant de remonter), ca doit être sensationnel.

on a donc chaussé nos tennis et fait la promenade le long du canyon, prenant un shuttle de temps en temps, marchant 2 km ici ou la, entre 2 points, s arrêtant 10 minutes sur des pierres en regardant le grandiose panorama.
le grand canyon (côté sud est, donc), est bel et bien au bord de la forêt ( cette fois-ci on a vu des cerfs et des bambis faisant la sieste à 10 mètres de nous), contrairement à l image que je m en faisais, à savoir un trou au milieu d un desert; ceci dit, le 'cadillac ranch' m a fait le même coup à amarillo, texas: les photos montrent toujours les voitures en plan serré le nez dans un sable ocre, le coffre vers le ciel bleu; dans la vraie vie elles sont alignées dans ce qui ressemble à un champ de patates aride, à 50 mètres de l autoroute, au sortir d'une grande ville.

c est absolument genial d arriver de ce côté là, parce qu apres avoir garé la voiture tu marches en suivant les flèches; tu ne vois rien, tu passes des arbres, toujours des arbres, c est joli, la forêt, oh la belle biche et d un seul coup sans prévenir et à perte de vue le gouffre, le gigantisme, la claque, le grand canyon, son colorado vert loin loin loin tout en bas, et c est tellement immense, tellement inimaginable, tu restes cloué sur place comme une andouille, et après tu te marres parce que c est vraiment trop d un coup.
ca balaie d un coup net et de façon definitive tous les cartes postales, tous les posters, toutes les photos, c est ca qui est fabuleux: on nous ment, il faut y aller!
et nous on en prenait plein des photos, et on rigolait comme des abrutis en les voyant plates et sans vie sur les numériques, la différence est effarante, on ne peut pas rendre de telles perspectives, la profondeur, la couleur, l espace.

evidemment tout le monde est bouche bée, au mather point, une avancée securisée pour les touristes, il y a des dizaines et des dizaines d adultes, de gosses, de vieux, de toutes nationalités, tous immobiles et mutiques devant ce paysage incroyable, sous le bruit du vent.

toute la journée on a marché en haut des precipices, parfois à un mètre d une verticale toute en roche, il y a 0 barrière, tu le vis et tu l explores, mais tu as interêt à regarder où tu mets les pieds...il y a des rapaces qui font des cercles au dessus des promeneurs, à croire qu ils attendent la chute, et des écureuils qui posent pour la photo sur des branches d arbres morts, à 800 metres au dessus du vide.
on n est pas allés au brand new 'skywalker', j imagine que c est à un autre endroit, et puis j etais suffisamment flippée et impressionnée pour ne pas avoir besoin de ramper à plat ventre pour cause de vertige sur une plateforme en verre transparent au dessus du colorado, à 1200 metres, où peut-être mon coeur se serait arreté, hein, qui sait.

on a vu des gens fous qui faisaient poser leurs mômes juste au bord, d autres cinglés qui descendaient quelques rochers pour une meilleure photo, il y a 0 garde-fou, sauf aux rares points de vue touristiques, c est la liberte d exploration totale et assumée, c est extraordinaire de s approprier le lieu de cette façon, le grand canyon, il est juste pour toi, c est cadeau, joyeux noël.

c est quand il a fait nuit (20h00 ici) qu on s est rendu compte qu on y etait resté des heures sans voir une minute passer.

on est repartis fourbus, crevés, excités, rassasiés, et à Williams, on n'a même pas entendu le train.

24/eme jour FLAGSTAFF (AZ)/ WILLIAMS (AZ)

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(PS pour ojoj: en fait tu es la seule à m ecrire directement sur le blog je comprends pas bien, du coup j ai tes messages quand par hasard je tombe sur la page 'moderate', sinon j ai ceux des autres tout de suite, directement sur ma messagerie, mais comme je peux pas l expliquer, hahaha!!!! et alors j ai pas encore goûté les reeses sur lesquels je vais me précipiter, mais les butterfinger, qui comme leurs noms l indiquent...)


flagstaff est le premiere ville a l europenne ( un centre-ville, son eglise, sa rue commerçante avec des magasins collés les uns aux autres) que l on croise depuis, euh, 2000 km?? (hormis santa fe la defigurée)
on a donc passé la matinee dans le old town des anciens pionniers, il y a même une place avec un café et une...terrasse, à 2 doigts de m evanouir.
au p'tit dej, j ai pris de la truite fumée des rivières du coin, spécialité locale; j avais déjà fait camembert, cancoillotte et autres rillettes chez nous, mais poisson jamais: savoureuse expérience.

on est à 8000 pieds d altitude, et l air est beaucoup plus frais dans la région ( ce soir j ai un jean et un pull et c est la première fois depuis paris), du coup le coin est carrément agreable, en plus à en croire les quelques autocollants '01/20/09' (last bush s day) et autres allusions partout en ville, on est dans un lieu un peu à part.
il y a notamment un magasin immense, genre hangar, avec plein de trucs marrants à l effigie de Bush, representé avec à chaque fois une liasse de billets verts dans la main droite et une bible dans la gauche.(biscuits pour chien, bûche à brûler dans la cheminée, poupée vaudou, etc...)

le centre-ville est plein de djeuns, ça sent l etudiant en vacances, les gens sont plus minces (donc plus riches, on a fini par comprendre), et on s y sent à l aise; l hiver c est une station de ski, il y a des montagnes magnifiques tout autour, et selon les guides il y fait beau 300 jours par an, mais aujourd hui c est moyen, disons que ça se couvre vite en tout cas.

de fort bonne humeur donc après des emplettes on est parti gaiement vers le rêvé grand canyon, quittant à nouveau la 66; c est marrant parce que 'dans les films' je le voyais en plein desert, or il n est qu à une heure et demie d ici et on est quand même en altitude, entouré de sapins, de sentiers montant dans les montagnes pointues, de forêts de bouleaux à gogo.
une voiture a même freiné tout doucement et juste devant nous pour laisser passer une demi-douzaine de cerfs portant haut leurs bois, majestueux et graciles en traversant la route l un derrière l autre, pas un regard pour nous, moment de grâce, voitures arrêtées et moteurs coupés.

à quelques 15 miles du parc on a commencé à déchanter, notre premier jour de mauvais temps tombe mal, et c est de pire en pire.
à 2 miles de l entrée, c etait le deluge, il y avait un vent phénomenal et carrément un incendie juste dans la foret à côté de nous; on a vite fait demi-tour dans la fumée et le vent: voir le grand canyon sous la pluie, non merci, ce serait un peu comme ...voir le grand canyon sous la pluie.

pas pour aujourd hui donc; comme on a la chance d avoir le choix et le temps, on est retourné sur Williams, autre bled assez sympa dans la même veine que flagstaff quoique plus authentique, avec la bonne vieille rue principale ( en l occurrence la 66) et de chaque côté les maisons à un étage et toit-terrasse qui figurent si bien les villes de western.
on a assisté à un spectacle de rue, 5 comediens deguisés en cow boy avec force blagues grivoises et colts retentissants, c etait rigolo, et les americains etant super bon public et absolument decomplexés, ca a viré à la farce bon enfant avec tout le monde qui se tape sur les cuisses et applaudit.

j ai mangé mon meilleur steak malgré celui du Big Texan à amarillo et celui grillé sur la balançoire à mexican hat: viande super gouteuse et surtout accompagnée de véritables BROCOLIS et CAROTTES.
truc de dingue.
(ici ils râpent une sorte de gouda pour figurer des carottes sur les salades, et à chaque fois je me fais avoir)

on s est donc regalés au cruiser66, un endroit bien sympathique avec plein de vieilles plaques de pub d epoque gravés dans le metal, j y ai acheté une enseigne en néon. ca va être sympa à ramener...hum hum...

23/eme jour HOLBROOK (arizona)/ FLAGSTAFF (arizona)

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petit dej dans un boui-boui en face du motel, on s est reveillés trop tard et le service du matin ici c est jusqu à 9h, grrrrr.
ce matin on a fait la 'foret petrifiée' et les 'deserts peints' dans le même parc, au bord de la 66; la petite balade au coeur de Mesa Blue etait top, rien de tel qu un trekking sous un soleil de plomb pour bien commencer la journée! haaaaaaa! on est morts!
les arbres sont tellement vieux et ont subi tellement de changements climatiques qu ils se sont fossilisés tous seuls comme des grands, c est magnifique ces troncs de pierre de toutes les couleurs, on dirait du marbre, il y en a des centaines un peu partout dans le parc, et si tu les touches c est 375 dollars d amende, pas toucher on a dit.
le 'desert peint' c est trop drôle, on imagine bien un artiste géant muni d un pinceau à son envergure tirant de grands traits roses, verts, parmes, gris, à l horizontale sur le flanc des petites collines, c est magique.
on a vu un corbeau gros comme une poule grasse et plein de lezards, peu de touristes, on etait un peu les rois du site, les paysages appartiennent à ceux qui se lèvent tôt.

on a repris tranquillement notre petite 66 inimitable qu on sait desormais reconnaitre au premier coup d oeil; arrêt à Jackrabbit, un lieu-dit avec des lièvres geants (scultpures, peintures, photos) partout. les garçons ont hesité à s acheter des slips kangourou avec le slogan de la 66 'here it is' et un lapin à l endroit du zgeg, trop classe, ils seraient allés dormir dehors je te le dis tout de suite.
devant le 'jackrabbit trading post' il y avait même une caravane surannée qui n avait rien à envier à celle d helene, enfin j me comprends...

les pubs pour les motels de la region jouent sur le ' no noise train' par rapport au train de santa fe dont la locomotive possède une corne au son delirant, tres puissant, d ailleurs n est-ce pas lui que j entends derrière ma tête!
c'est donc ça...tu m etonnes: il fait nuit, on vient d arriver à flagstaff, et le motel donné à 55 dollars dans une ville touristique par excellence, avec 2 lits king size, une moquette tellement épaisse qu on croit marcher avec des raquettes sur la neige quand on est en tong dessus, et la bonne vieille holy bible dans le tiroir (valable dans TOUS les motels), il lui fallait bien un defaut... on va donc dormir avec le sifflement du train en pointillé...

ceci dit entre les balades au parc de ce matin, la route, la pause au meteor crater - un trou dans l arizona causé par une meteorite il y a 50 000 ans- on est complètement morts et on devrait s écrouler sans probleme, train ou pas.
au meteor crater on s est encore pris un orage féroce, avec des nuages dorés par le soleil d un côté et la pluie démente de l autre. et puis ce phénomène dingue, on voyait 1 soleil de part et d'autre de la voiture, car le vrai était reflété haut dans le ciel par je ne sais quoi (nuage?) et apparaissait en symétrie de l'autre côté, bon c'est pas facile à expliquer mais c'était dingo, le ciel de ce pays est fou et ça fait des photos incroyables.(héhé)

dès notre arrivée à flagstaff c etait soiree country avec concert en live au museum club, alias 'the zoo' pour les autochtones, un repère de pionniers erigé en 1931, aujourd hui gros chalet de rondins plein de cowboys chapeaux blancs/ t-shirt dans le pantalon et cowgirls à boots pointues, jean moulant et ceinture qui brille, tout ca embringués dans des quadrilles pas possibles sur une piste de danse en bois.
j'ai adoré, on a mangé sur place et j ai filmé pour apprendre les pas car nous sommes samedi et c est uniquement le jeudi soir qu un clone de burt reynolds donne les cours de danse country gratos.
et vas-y que ca tape du pied par terre, ca pousse des cris, ca tourne en rond toujours dans le meme sens, Haw dee!

ah bah non ça c est le cri des vachers texans, ici c est plutôt...Yi haaaaa!

22/eme jour PAGE (arizona)/ HOLBROOK (arizona)

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on a fini par quitter Page, ses douces plages de rochers rouges et ses jet skieurs bronzés plein de sous, et on a definitivement laissé ' l 'utah lunaire' derrière nous, comme dit Kerouac.

j ai conduit 4 heures comme si j étais allée chercher du pain; on est en pleine traversée de l arizona profonde, quelque part entre Hotvilla et Polacca, en haut territoire indien Hopi. il est donc interdit de prendre des photos sans leur autorisation, d intervenir pendant des ceremonies, et surtout de leur apporter de l alcool.
quand tu vois où ils habitent et dans quel etat on les laisse, tu comprends qu il y ait danger avec la boisson: merveilleux antidote, ils vivent dans des roulottes ou des maisons en parpaings gris pas finies et les mômes des rues sont en haillons, ils sont là completement delaissés, c est d une tristesse, les bleds sont perdus, personne n y passe, tout autour de grandes plaines sèches et mornes et de temps en temps un canyon, une mesa, des chevaux sauvages.

nous-mêmes on ne sait pas si on est en plateau, en altitude ou même dans une vallée, on n arrête pas de monter et de descendre et on a complètement perdu nos repères.

l instit a repris le volant, il mâche ses chewing gums la bouche ouverte avec de grands bruits de succion degoûtants, c est vrai qu il sent le vieux garçon à plein nez, il a lavé 3 slips depuis notre départ, mange bruyamment, pousse des 'HHHaaaaaaa' avec des 'h' gutturaux pendant plusieurs secondes à chaque fois qu' il a fini de boire, pète comme un animal dans les toilettes tous les soirs et porte le même pyjama bleu pilou râpé qui lui descend sur les fesses depuis Chicago.

le borgne est beaucoup plus sociable mais il fait la gueule tous les matins sans exception et l oeil qui lui reste fusille son entourage pendant les 2 premières heures de la journée; apres il redevient très sympa, mais c est une attitude assez destabilisante. il se gratte beaucoup (!!!!) et tremble pas mal mais ça je m en fous, ca n empiète pas sur mon espace vital...

voila pour les us et coutumes de Tom et Jerry, charmant tableau n est il pas!?
pas de violence, c est les vacances!

la route continue de filer tout droit, on dirait un grand ruban de goudron noir qui luit sous le soleil à tel point qu on croit qu elle est mouillée, et qu on se fait avoir à chaque fois.
à l est on voit la pluie descendre dans une parfaite verticale et par traits epais sur les plaines et à l ouest il fait super beau, on est au milieu et on ne sait pas à quelle sauce on va finir la route, tout ce qu on sait c est qu il est 14h53, qu on n a pas mangé, qu on est chez des indiens à qui on a à peine le droit de dire bonjour et à qui on a acheté regulierement des bijoux et autres babioles depuis Monument Valley histoire de soulager nos pauvres mauvaises consciences de cowboys en puissance.
on pue le touriste à 100 miles à la ronde, c est difficile d obtenir un sourire ou un renseignement, il faut faire des blagues, un peu l andouille, et après les hopis se marrent et taillent la bavette mais c est beaucoup d effort, et il y a derrière tout ça une rancune tenace envers ceux qui les ont oubliés dans leurs pauvres plaines où les schoolbus ne doivent pas s aventurer trop souvent.

tout à l heure j ai fait pipi pendant 67 secondes, en comptant doucement, à l arrière d une station service parce que les indiens n ont pas de 'public restroom'. je le dis parce que je pense humblement que c'est un record, à vérifier en rentrant.
auparavant, en guise de toilettes, on avait juste trouvé une cabine en plastique jaune plantée dans la pampa avec une cuvette pleine de mouches et de larves grouillantes, tout ça s affairant et merdoyant sous un soleil de plomb, résolument inutilisable.j'ai conduit des heures avant de pouvoir pisser, impossible de m'arrêter en bord de route à cause des serpents, le cauchemar.

on a quitté lâchement la misère et on s est arrêté à la jonction de notre 66 retrouvée dans un relai de routiers où il y a même une chapelle reservée aux truckers professionnels. on y a mangé en plein après midi comme des goinfres un plat de camionneurs et sa boisson qui va avec, un litre de coca. blurp.

on vient de se poser à holbrook, encore une ville à voitures, des sculptures de dinosaures kitschissimes à tous les coins de rue, et on y a trouvé notre record de nuit, 35 dollars TTC avec petit dej chez un indien d inde maigrichon qui rigole tout le temps.
le motel est vide de chez vide, on est tous seuls et pour une fois, c est moi qui suis pas trop rassurée, faut voir la ville, on dirait qu elle est jumelée avec Groom, Texas, tellement elle est sinistre.
heureusement, y a Ratatouille au ciné à la séance de 19h00, j ai planté les freakbros' et je bois une Bud dans sa bouteille en métal rouge au saloon, parce qu il faut pas mourir idiot.
c est assez familial pour le moment, on me dévisage gentiment, il y a beaucoup d indiens, quelques blancs.

le souci dans ces villes moyennes americaines c est qu il n y a pas de piétons, et donc pas de quartier vivant, alors c est assez flippant de tracer le soir, voire dangereux aux carrefours blindés d énormes 4x4. (avez vous deja vu un hummer limousine????je dis ça j en n ai pas revu depuis chicago mais bon..on a vu toutes les sortes de 4x4 de la terre, je résume, on est des rigolos tout petits dans notre Buick)

il fait nuit très tôt dans la region, ca fait bizarre en plein été, le soir il n y a rien a faire à part aller voir l unique film du ciné et se bourrer la gueule au saloon (chuis trop locale); je comprends bien le desert culturel auquel faisait allusion la commerçante d albuquerque, on est en plein dans l amerique profonde, et c est pas joli joli.
mabrice feignant à holbrook, c est un peu la lumiere de la ville*.

PS: je sors de Ratatouille, il y avait plein de mômes c etait tres sympa mais tous avalaient des pop corns soufflés dans un immonde graillon qui sentait jusque dans la salle, gonflé devant ce genre de film de gourmet.
voir Paris la belle sur la grande toile au fond d un bled pouilleux de l arizona, ca vous redore le blason pour l eternité.

* 110 volts.

21/eme jour PAGE/ PAGE

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ben oui, on est tellement peu habitué que je l avais oublié, ce jour 'immobile', c est donc aujourd hui que je suis allée au lake powell et que je suis cuite par le soleil...
cette journée sans un volant entre les mains nous a fait un bien fou, et de ne pas être cloitrés tous les 3 pendant 5 heures d affilée dans les 3 mètres carré d une voiture aussi....vive les bols d air!
ceci dit demain on reprend la route de plus belle, et on va fêter nos 3000 Miles sur le chemin.

en avalant ce soir nos mashed potatoes sauce gravy arrosé de dr pepper, on a changé nos plans: on va finalement rejoindre un peu en arrière notre chère 66 près de là où on l a quittée (gallup, nouveau mexique) en traversant plein de bleds aux noms rigolos (dont 'hotvilla': trop fort, encore un peu et on est chez moi...) pour aller ensuite jusqu à flagstaff sur la 66 en passant par le 'desert peint' et la 'foret petrifiée' et plus tard, on remontera sur le grand canyon et las vegas.

donc, see you later, aligator, in a while, crocodile!

PS: je ne sais pas ce qu il se passe avec les commentaires, j ai l impression que je ne les ai pas tous (pas de traces de tes moultes questions ojoj); en plus sur le PC de l hotel, TOUS les caracteres de la page de mon blog sont transformés en petits carrés opaques, et donc illisibles, je dois me servir de ma mémoire visuelle pour me souvenir que 'publier' c est à tel endroit, ' corriger' sur telle autre page, etc, une galère sans nom, c est curieux le coup des carrés, je ne comprends pas, esperons que c est à cause de cet ordi, tout ca pour dire que moi je les aime les commentaires alors continuons petit patapon, j essaierai de mettre de l ordre dans tout ça plus tard)

20/eme jour MEXICAN HAT/ (utah)/ PAGE (utah)

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(je suis sur l'ordinateur de l hotel, il y a des allemands qui passent à table et il est...17h45!!!!! sont barjos...)

on a ouvert la porte vitrée, le ciel était tout neuf et en face du motel, allez, à 300 mètres, un énorme plateau, une mesa géante à strates rouges plus ou moins claires, insoupçonnable dans la nuit et l orage, imposante, magnifique.
on a petit dejeuné dans un cafe (!) au dessus d une rivière de glaise verte, au pied des falaises, et on est parti pour Monument Valley. (il n'y a pas de 'café' sur la route, seulement et rarement, de vagues saloons)

comme son nom ne l indique pas, monument valley n est pas une vallée mais plutôt un paysage assez desolé dans les tons rouges foncés avec plein de boules de feuillus verts au sol, un daltonien y deviendrait fou.

les règles y sont très strictes, la balade dure 2 heures, elle se fait dans la voiture, on ne sort pas des sentiers balisés, on ne prend pas de photo des pauvres indiens navajo parqués ici -sur leur territoire-, et on ne marche pas sur les chemins.
un paysage desolé donc, mais quels 'monuments'!!!!

c est somptueux, les garçons ont evoqué 10 fois Blueberry avec les yeux qui brillaient, moi j ai pas lu Blueberry mais quelle claque, la monument valley c est the decor du western à indiens, il y a une dizaine de pitons de grès rouge, tous commencent par une pente douce surmontée d un bloc plus ou moins fendu, plus ou moins massif, mais toujours très haut, et figurant des formes, il y a 'les 3 soeurs', qui sont 3 cheminées tres fines à la cappadoccienne erigées vers le ciel, il y a 'l elephant', un enorme bloc avec en verticale des strates pouvant effectivement ressembler à une trompe et une longue oreille; le chameau, je ne vous fais pas de dessin, et tout ça est magique, on s en met plein la vue et Blueberry n a qu à bien se tenir.

on est effectivement resté 2 heures à crapahuter sur une route bien pourrie, la Buick est ressortie rouge et pleine de boue, et nous contents comme des gosses sur un tournage de film, c etait canon.

ensuite on a trace jusqu à Page, une grosse ville bâtie en 1947, pleine de centres commerciaux et de pompes à essence, moche mais dans un super environnement.
comme on est nazes de la voiture et de notre vie de nomade, à entrer et sortir et ranger et trier la valise chaque matin et chaque soir depuis le jour de notre départ, on a decidé de faire une pause ici, et d y dormir 2 nuits d affilée, truc de malade.

on est donc dans un motel quasi luxueux: internet, piscine et petit dej pour 54 dollars, en plein 'centre ville ' ( sachant qu aux etats unis il n y a pas de centre ville dans les villes moyenne, c est donc tres anonyme et forcement vehiculé).

ce matin j ai lâché les guignols pour aller au lake powell, un lac magnifique qui serpente dans le glen canyon, j ai trouvé 'une plage' sauvage sans sable pleine de rochers doux et empilés finement comme de l ardoise, mais rouges et magnifiques. j ai pris des photos débiles de moi-même sur ces collines plates et vermeilles, je suis contente, hihihoho.
j y suis retournée avec un pique-nique et j y ai passé l apres midi (on vient de changer d heure), nageant entre l utah et l arizona, à cheval sur une ligne invisible au fond du lac, pas loin du barrage (un monstre vu d en haut, heureusement que je l ai pas capté avant..!)

hier soir on est allés au cine, un seul film par semaine et 2 séances, une à 18h00 et une à 21h00, pas bien folichons ces gars de Page, on s est pris harry potter en pleine face, on etait 7 dans la salle (sinon j ai lu la derniere page du dernier harry potter qui est déjà sorti ici et je sais tout, tralalalalèreu)

demain on part pour le grand canyon, on aura peut-être internet d ici 3 ou 4 jours, vers flagstaff (pour info zuli, on fait le tour à l envers et on a fait la boucle avant, du coup à flagstaff on ne fera que reprendre la route 66)

le dos me pique, j ai pris un coup de soleil je crois, aie aie aie, et puis c est pas à mes compères que je vais demander de m etaler de la crème , ah j vous jure, c est pas facile tous les jours...
allez hop, à la laundry pour la 2eme lessive du voyage, parfaits petits gorets en goguette que nous sommes...

19/eme jour CORTEZ (colorado)/ MEXICAN HAT (utah) et RAPPEL AMARILLO

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(PS argh il se passe tellement de choses qu on en oublie la moitie, merci m. pour le rappel!!!oui oui oui on est allés voir les 10 cadillacs superbement fichées dans le sol à la sortie d amarillo, à la queue leu leu, toutes enfoncées le nez dans la terre jusqu à la moitie, trop belles...des bombes de peinture sont à dispo pour participer à cette oeuvre d art insolite, j ai fait mon petit dessin, et plein de photos! )

c est donc brune que je vais crapahuter dans le parc de mesa verde, un parc à flanc de montagne, dans lequel ont vecu les ancêtres des indiens, apparemment incendié recemment vu l etat des arbres calcinés et grillés sous le soleil.
il n y a pas de vent, ça sent la resine de pin et il fait tres chaud, il faut payer l entree du parc et ensuite choisir ses excursions; il y a le village troglodyte accessible uniquement à la verticale par une échelle en bois tordu et glissant de 30 mètres de haut, il y a l autre village par lequel on accède à 4 pattes dans un tunnel (il y a d'ailleurs un fac similé du tunnel près du visitor center, pour verifier que tu rentres bien dedans...) et nous au hasard, haha, on a choisi cliff palace, une mini rando sans danger vers quelques-unes des habitations de grotte vieilles de plus de 800 ans. le parc est magnifique, on a fait le loop en voiture mais il y a enormement de monde et disons 3/4 des touristes sont des français qui parlent fort. on etait bien plus tranquilles sur notre petite 66.

à cliff palace, les maisons troglodytes ont beaucoup de tours rondes et le village est caché, construit dans une alcôve horizontale assez haute pour y bâtir des habitations de presque 6 mètres de haut, le tout surplombant le canyon.
les ancêtres des indiens sculptaient les pierres tombées des falaises pour en faire des briques, sacrés architectes, ils ont vécu là pendant 100 ans et tout est intact, blanc sable, magnifique reflet sous le soleil, et completement camouflé du sentier pourtant juste au-dessus.
pour remonter il faut gravir 3 échelles à la verticale sur des rochers mais moins impressionnantes sur place que vues d en bas, pas de quoi casser 3 pattes à une wild turkey, l énoooooorme dindon local ( à propos de piaf j ai vu un martin pecheur bleu tout à l heure, il remontait de la macos river et il brillait)

ensuite on a rencontré david franz, un ranger qui nous a raconté l incendie de 2003 qui a effectivement ravagé une grande partie du parc et comme il voyait qu on etait friands de ses recits il a enchainé sur des histoires d alpinisme dans la region, comme celle de ce type qui a coupé son propre bras coincé sous un rocher -en laissant donc sa main et son poignet- avec un couteau qu il avait sur lui, pour pouvoir continuer à avancer sans mourir sur place et être devoré par des turkeys vultures tournoyant au dessus de sa tete.
il nous a raconté aussi l histoire de ces 3 gars dont le dernier de cordée s est cassé la jambe, et dont il a fallu se débarrasser-cruelle loi de l alpinisme- en coupant la corde à son niveau, puisque sinon tous etaient condamnés et qu il oscillait dans le vide depuis un moment déjà, genre le poids mort dont il faut se délester pour survivre.
le truc c est que le sacrifié s est casse l autre jambe en tombant, foulé les poignets, ouvert la tête et tout ce que tu veux mais qu il n est pas mort dans sa chute et qu il a reussi à remonter jusqu au campement, hé salut les gars, sans rancune, il reste du cassoulet ou bien?

tous ces recits relatés au bord du precipice de 250 mètres, merci ranger david franz!

ensuite on a visité le musee du parc, fourmillant d objets ayant appartenu à des indiens d un autre temps: chaussons en peau de dindon, arcs, poteries, bijoux, chouettes maquettes et oiseaux empaillés.

on a quitté mesa verde sous l orage ( tous les jours à 17 heures, décidément!) et la pluie a changé la donne tout de suite: les arbres calcinés se sont transformés en squelettes dressés vers le ciel plombé, il faisait presque nuit et on arrivait à peine à avancer en voiture (7000 pieds, il faut les redescendre...), tout ça sous des eclairs monstrueux, vision fantomatique.

et c est la que le spectacle a commencé; d abord on est passé par 'four corners', l unique point geographique où se croisent 4 etats au même endroit: le colorado, l utah, le nouveau mexique et l arizona, et puis apres ' on en a eu pour notre argent' comme dirait l instit.

on est tombe au coeur d un orage sans pluie et sans bruit hallucinant, avec des éclairs 3 fois comme ceux de mesa verde, suivis de leurs répliques immediates, tellement puissants et lumineux qu on aurait dit des arrêts sur image de quelques secondes avec l empreinte qui fait mal aux yeux.
ça a duré une cinquantaine de miles, en fait ça devait péter de partout mais on n avait pas le son, j imagine pas au pied du truc...il y en avait à droite, à gauche, devant, on ne savait plus où donner de la tête et on se sentait tout petits dans la voiture, et toujours pas une goutte d eau.

on a fini par arriver en utah à mexican hat, un bled flippant sous le non-orage mais sûrement tres sympa demain matin.
le motel est atypique, on rentre dans les chambres par une baie vitrée qui fait porte et ne peut se fermer (avec un cadenas!) que de l extérieur; le borgne est flippé, il ne sent pas l endroit, et moi je me marre, les mecs c est plus ce que c etait. ( à chicago il a quand même fallu apprendre a l instit comment conduire une automatique, sans deconner....)

on a mangé dans le resto d en face de savoureux steaks braisés sous nos yeux sur un systeme de grill sur balancoire au-dessus d un feu, plus haricots rouges juteux et vraie salade, un festin, le tout devant une minuscule scene avec une chanteuse country à la guitare et un moustachu en stetson en tierce a la contrebasse, tout ca sous la pluie (enfin!), divin!

18/eme jour GALLUP (NM)/ CORTEZ (colorado)

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ah ah!!!! pleines de surprises ces villes mortes! pour le petit dej' on s est arretés chez un biker qui ne servait que du café mais qui nous a filé l adresse de 'jerry s': portes closes, persiennes baissées, pas de lumière mais quand tu entres...tout Gallup réuni autour des tables, braillant espagnol, mêlant chili et chocolat chaud, piments et bacon au petit dej, tout en vendant des bijoux argent et turquoise à la criée, quelle vie ça menait!

arrêt éclair à la public librairy où je suis là maintenant pour une pause internet, histoire de mélanger les m et les virgules, les a et les q, on kiffe qwerty.
(quelques mois plus tard, j'ai ajouté des ¨, des ^, des é, des à, quelques accents et autres ", pour faciliter la lecture)

les gens de gallup sont tres typés, visage large et plat, petit nez, peau café au lait, les pommettes tendues vers les oreilles, beaucoup descendent des navajos.ils sont super sympas mais ont l air un peu sévère, et nous matent de bas en haut. il y a tres peu de blancs et évidemment pas de touristes.
il y a beaucoup de djeuns avec des looks pas possibles, piercing au menton et coupes iroquois, et des vieux aussi qui viennent consulter internet, pas mal de familles entières également.
tout le monde a son tatouage, je dirais à partir de 20 ans, mais c est valable pour le reste des endroits qu on a croisés. la mode pour les femmes étant de se faire tatouer sur le sternum, au milieu, à la base du cou, j en ai froid dans le dos.

(je continuerai plus tard, on va faire vérifier la voiture avant de partir dans les montagnes!
pour info je lis tous vos commentaires même s ils ne sont pas en ligne ( je ne comprends pas pourquoi car je les valide tous, evidemment), et j adooooooore, parce que bon, heckel et jeckel ils sont sympas, mais c est pas mes vrais poteaux, quoi....allez, bisous!)

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LA SUITE

on a quitté Gallup, le paysage se fait plus plat à mesure qu on avance vers le nord, mais en face se dressent d énormes montagnes jaunes.
de chaque côté, des plaines de terre et d herbe sèche, on a délaissé la 66 pour la...666, veridique, et à l heure ou je vous cause on est en route pour mesa verde, qu on devrait atteindre ce soir.
visiblement le Nouveau Mexique a des soucis avec l alcool, on croise beaucoup de panneaux 'do not drive drunk' et d incitation à la délation des mecs bourrés au volant; on a aussi vu une grosse pancarte bande-dessinée en 4 panneaux sur le bord de la route: 'the more you drink the ugliest your life will be' figurant un type de plus en plus loqueteux sur le pas de sa porte. tout ça me donne soif. hehe.
(tu parles, avec mes joyeux drilles je fais une cure, pas bu une goutte d alcool depuis le Buddy Guy à chicago!)

tout au long de la route on passe sur des rivières assechées et disparues, il y a peu d arbres, de la terre jaune comme du foin, des cailloux, et la plaine va jusqu à un peu plus loin que l infini.
le sol est parsemé de mini arbustes en boule et de touffes d herbes acerées couleur d olivier, qui percent la terre avec leur feuilles longues, fines et pointues.
on vient de croiser un bouc cornu qui broute (quoi?!) sur le bas-côté!
il y a des nuages tellement hauts et gros qu ils font de l ombre à des montagnes entières, on croirait passer dans une eclipse.
on a laissé les montages à l ouest et on roule toujours vers Shimrock, vers le nord; au milieu des plaines surgissent de temps en temps des montagnes toutes droites et aigues, hautes et etroites, acajou clair, et tout autour ces grandes plaines sèches et pâles.

c est mon tour de 'non conduite', alors j ecris, je mate, je prends des photos, je chante à tue-tete avec janis joplin à la radio. on n a pas emporté de CD, et 'call me' (un CD acheté dans une station service en illinois), j adore, mais au bout de 10 fois tu lui raccroches au nez à Blondie.
à ceux qui prendront la route, n oubliez pas votre musique...

chacun est occupé à bouffer du paysage, on a tous les 3 un sourire idiot et des yeux qui avalent, on n a pas parlé depuis 60 miles et ca en dit beaucoup.

la route file droit vers une barre rocheuse en plateaux et falaises abruptes à l Est et douce montagne en chapeau à l Ouest, parfois ca manque de géologue parmi nous parce qu il se passe des trucs ici, j aimerais bien qu on m explique.
à part quelques nuages en corolle au-dessus des montagnes le ciel est redevenu bleu et les falaises sont roses pâles et les plaines toujours jaunes et claires et tout ca est comme une peinture géante et parfaite.

j ai fini par reprendre le volant et le paysage a changé, les montagnes pointues ont adouci leurs arêtes, se sont amincies, éclaircies, et ont fini par ressembler à des flamby geants, avec les mêmes vaguelettes verticales et arrondies tout autour.

j ai retenu la leçon de nicopuff qui a dit un jour qu' 'il vaut mieux écraser une bestiole plutôt que d aller dans le decor'.
j ai donc roulé sciemment sur une mangouste? belette? écureuil? sorti de nulle part en évitant un truck bleu metallisé à 2 cheminées en face et un ravin caillasseux à droite.
les camions ici feraient peur aux Transformers; tant pis pour la mangouste? belette? ecureuil?

nous sommes entrés à la pointe du 'colourful colorado' quasiment dans un desert et puis d un seul coup Shimrock, un patelin au milieu de rien, et puis de nouveau les plaines sèches et enfin Cortez, une grande ville perdue dans les montagnes.
à gauche de la grande route, des ' paturages' et des prairies verdoyantes entretenues à grands jets de tourniquets, et à droite des étendues sèches et desertes.

notre motel est plein, il va y avoir beaucoup de monde à Mesa Verde et dans les environs, on verra ça demain, en attendant j ai acheté une coloration pour les veuches chez Walgreens (supermarché) avant de ressortir manger, les freaks brothers m ont attendue une heure pour me voir arriver de la salle de bain toute brunette: ca leur apprendra à voyager avec une fille!

17/eme jour ALBUQUERQUE (NM)/ GALLUP (NM)

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ce matin on s est reveillés comme des chacals à 9h40, du coup on a loupé le free breakfast du motel. on s est rattrapés au denny s du coin avec un 'lumberjack breakfast' qui porte bien son nom, des saucisses, du bacon, du jambon grillé au miel, des toasts grillés au pain complet, des pancakes au sirop d erable, 2 oeufs sunny side up et des patates râpées ( oh hash browns chéries...)

on est allés au flea market mexicano d Albuquerque, excentré, un gigantesque vide-grenier près des terrains de baskets, avec des flics en ray ban à tous les coins d allee et des poings americains à 8 pointes et lame tranchante sur le dos de la main pour 8 dollars.
il faisait tellement chaud et lourd que très vite des grosses gouttes ont commencé à nous fracasser les épaules; depuis qu on est en altitude il pleut une fois par jour, et les nuages sont enormes, des monstres gris et pesants, à l echelle de l immensite du pays.
heureusement ça ne dure jamais longtemps, et on est repartis de l autre cote de la ville pour faire une balade parmi des pétroglyphes indiens de plus de 3000 ans. (dessins sur la pierre)
c est tres drôle, les indiens dessinaient beaucoup de hannetons (!) entre autres bestioles, mais également des hommes pourvus de 2 bites.
visiblement, on savait s amuser sous les tipis.


on y a croisé des 1000-pattes geants et des lapins immobiles, comme figés en statue le long du chemin. la promenade fait quelques centaines de metres, et elle mène au sommet plat d une mesa d où l' on voit Albuquerque, la montagne Sandia et les volcans.
la Sandia est perchée à plus de 3000 mètres et il existe un telepherique, le plus long du monde dixit les guides, qui emmène les courageux au sommet pour une balade au dessus des plaines de plusieurs kilomètres.
sans moi!

d Albuquerque on est ensuite parti pour Gallup, un des derniers pueblos avant la frontière avec l Arizona.le train de Santa Fe, celui des films, passe par là et dechire la nuit de son coup de corne incroyable; les trains ici mesurent des kilometres!!

en arrivant tout a l heure, on a assisté à une danse indienne donnée par 3 indiens à têtes d azteques, tous en plumes chatoyantes, avec un chant bizarre à une voix et des percussions inconnues. sur le chemin on voulait aller en admirer d autres à Acuma, un village en haut d une mesa, mais les horaires sont compliqués, les visites forcement guidées, on croirait visiter une prison sous le joug americain ( et c est sûrement le cas), on a donc decidé d un commun accord de laisser les indiens tranquilles.

sur le chemin de Gallup on a croisé la ville de Grants avec son uranium cafe à gros logo vert et pancake geant ( devenu une boutique de tatoueur), sa cheminee fumante ressemblant etrangement à celle d une centrale nucleaire et 1 enorme raffinerie crachant des flammes jaunes en centre-ville, à 100 pas d une nature majestueuse. quel culot.

le nouveau mexique est le pays des haricots sauteurs et du roadrunner, le 'bip bip' du dessin animé, et bien entendu laurel et hardy rivalisent de plans ingenieux pour en choper un avant de passer en arizona, tels 2 bons coyotes!
hardy-le-borgne fait son caprice et dit qu il ne partira pas d ici sans avoir vu son bip bip, parce que la dernière fois il voulait passer par le village de ' calumet' et on n a pas fait le detour; 'calumet' est donc devenu notre arlesienne et on l emploie à toutes les sauces, keskonsmarre!
il veut sa vengeance de calumet!!! l instit prend coups de soleil sur coups de soleil et est rouge comme les falaises, un vrai camaieu. il porte les memes t shirt 4 jours de suite à chaque fois, alors que trimballe t il dans sa valise de 25 kilos, c est un mystère.

c est vrai qu il y a plein d animaux par ici, et à defaut du roadrunner on a vu un chien de prairie dressé derriere un petit rocher, et on nous a même parlé du 'jackalope', un lievre à bois qui serait croisé avec une antilope, sans aucun doute le dahu local (il faut voir la tronche du lapin sur carte postale!!!)
ceci dit on rigole on rigole, mais on nous a appris que dans la foret de Pecos où l on s est perdu avant hier il y a et des lynx et des ours... super.

ce soir j ai gouté au corn dog, une sorte de sucette panée chaude et ovale ( c est une knaki enrobée de friture au maïs avec un bâton dans le cul, une tuerie), pas du tout local donc, mais ca m evite les chilis et autres jalapenos qui piquent, specialites de la region qui me rendraient malade vu qu un sandwich non spicy ici t envoie aux toilettes pour les prochaines 24 heures ( l instit a testé pour nous, sympa les toilettes communes, ah, les aleas du voyage en groupe!)

les gens du coin sont tres sympas, on a ete invités à rentrer dans 'el rancho motel', un hotel où ont sejourné des stars de cine venues tourner des films dans la region.
il y a la chambre de katharine hepburn, celle de mae west, de jane fonda, de burt lancaster, d humphrey bogart, de robert mitchum, etc, etc...
le lieu est drôle, les acteurs avaient leur chambre donnant sur une coursive à laquelle on accede par un escalier digne de Cannes mais version western, en bois, cuir et cornes. idem pour le decor, un peu abusé mais couleur locale des que tu regardes par la fenetre vers les montagnes.

il y a plein de photos et d archives, et le gerant est adorable, mais bon il nous a pas invités à dormir non plus, et puis c est pas avec mes coquets boulets qu on va passer pour des stars de ciné, meme sur la route qui mène à hollywood.

dodo au motel 'capitan', 50 dollars, garé devant la chambre, grande salle de bain, clim, frigo et micro ondes, la vie est belle!

(PS aujourd hui on quitte la route 66 pour remonter vers le nord avec un arrêt prevu à cortez, histoire de crapahuter vers mesa verde, monument valley et le grand canyon, du coup la prochaine grande ville sera flagstaff, mais quand, d autant qu on a un jour d avance sur notre planning, donc on va sans doute en profiter pour trainer un peu.j aurai sûrement pas internet pour souhaiter un bon anniv a jojo...et c est demain... t as qu à lire la suite que demain, jojo, attention, arrête de lire....

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....24 juillet:BON ANNIVERSAAAAAAAAIIIIIIIIIIIRE JOJOOOOOOOO !!!!!!!!!!)