13/ eme jour ELK CITY (oklahoma)/ AMARILLO (texas)

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my gosh, quelle journée...

le Texas, en tout cas le peu qu on en voit du haut de notre petite route, est à la hauteur de tous les clichés qu on s en fait: des atroces cow boys secs, décervelés, taiseux et mateurs, à croire qu ils entretiennent un mythe.
Sur la petite portion qu on traverse il y a un musée du barbelé (!!), un musée de la dynamite, et plein d endroits dediés à la nation, aux combats militaires, et surtout au Texas avant l Amerique.
Plutôt traverser une grande ville dangereuse 1000 fois à 4 heures du matin que marcher 100 mètres dans la campagne texane.
Je ne sais pas où sont les femmes et les étrangers, sans doute cachés, par contre les rednecks bottés, chapeautés et à ceinture à grosse boucle de fédérés sont tout le long de la route, dans leurs ranchs dont certains peuvent atteindre la taille d'un département francais.

on a atteint le pompon à midi dans le village de Groom, quand on s'est arretés au Saint Mary, l unique restaurant de la ville: les tables sont nommées par apôtre et partout sur les murs des tableaux pieux, des photos du pape, du pasteur local, de soeur emmanuelle, d eglises, des dessins de bondieuseries, des autocollants ' I'm a child, not a choice', le tout géré par un type trop bizarre et glacial qui a dit à l instit apres l avoir observé pendant qu on mangeait:

' you re a teacher'
(silence de l instit interloqué)
' I see things'
( silence de nous 3, flippés)

on a terminé vite fait notre tarte 'pick and pie' ( delicieuse, un don de dieu?), et on a decampé comme des lapins, le type avait pris l instit à la bonne, et l a plus ou moins béni avant de partir.

comme des cons après on est allés voir l attraction de Groom, qui est en fait un immense crucifix de plus de 100 mètres de haut, erigé là par un fermier paroissien, croix toute blanche au milieu de son champ.
A sa base, elle est entourée de 10 porteurs de croix en bronze, chacun sur son 'chemin' tout autour d'elle, et d'une grosse tombe dediée a ' tous les enfants tués par avortement'.

l instit et moi on est restés dans la caisse, pas envie de cautionner cette folie texanne, et c est le borgne qui a fait un tour du monument pour nous raconter.

l instit qui ne jure jamais, a dit dans le texte, pour verbaliser sa trouille:
'je pars de ce lieu en laissant une trace de diarrhée brulante derrière moi'

c'est parlant, non? on s'est vite barré de ce patelin.

nos rencontres ne sont pas tres agréables, le ' don't mess with texas' est à fleur de peau, les gens nous parlent peu et ne demandent pas d'où nous venons, contrairement aux Etats precedents où on voulait savoir d où on arrivait, ce qui nous avait amenés là et où on allait, tout ça derrière un grand sourire et une vraie curiosité.

on avait trouvé une insulte à oklahoma city: 't es même pas bon pour les enchères de Stockyards city', elle est désormais supplantée par ' t es con comme un texan'.

bref, on s'est changé les idées à Amarillo, mais entretemps on s'est retrouvés sur une portion tellement dégueulasse et impraticable de la 66 qu on a dû faire un demi-tour perilleux, à moitié embourbés dans un champs , c est celle qu ils appellent la ' dirt 66'.

à amarillo on a trouvé le soi disant plus grand magasin de bottes du monde avec plus de 18 000 santiags et autres bottines pour hommes et femmes, et des centaines de chapeaux de cow boy dont certains modeles rigides presentés sous globe de verre à 300 dollars.

ca nous a détendus de retourner un peu à la civilisation, en ville le texan est moins redoutable; ce soir on est allés voir le spectacle 'texas' au palo duro (un mini canyon déjà tres impressionnant).
c'est une comedie musicale ultra nunuche à 80 danseurs (country et autres quadrilles parfaitement interpretés), qui raconte l histoire du texas à sa gloire et sa suprematie absolue - avec la maigre apparition d'un indien quémandeur à qui un cow boy magnanime laisse un bout de terrain, fin de la courte parenthèse de l'indien- avec hymne au début, main-sur-le-coeur pour le public et cheval lancé au galop avec drapeau americain à la fin, juste avant un feu d artifice devant la montagne.(la piece est jouée au pied du canyon, en décor naturel, et la nuit arrive pendant le spectacle, c'est à la fois niais et grandiose)

on a vu une mygale grosse comme la paume de la main sur des pierres juste à côté du parking, avec 3 ados bildés et visiblement du cru, qui lui tapaient dessus avec un bâton pour l exciter et faire peur aux filles.

c est bon, demain on range les tongs et on sort les baskets du coffre...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

hi Girl !

C'est bien à Amarillo qu'il y un champ de Cadillac taguées le nez planté dans le sol !
quel délire !

gros bisous
m.